Encore une fois, le pavillon des expositions temporaires de la Cité des sciences de Tunis abrite une exposition internationale, traitant cette fois-ci d'un thème aussi bien d'actualité que d'un impact important sur notre planète. L'exposition est concoctée par le Conservatoire national des arts et métiers de France. Intitulée «L'atmosphère… le climat révélé par les glaces», elle s'inscrit dans le cadre de la célébration de l'année 2010, année internationale de la biodiversité. Par le biais de cette exposition, les scientifiques nous invitent à découvrir les mystères de l'atmosphère et l'impact des changements climatiques sur sa composition. L'explication est assurée grâce à sept modules pyramidaux, traitant chacun d'un axe bien précis. L'ensemble de ces modules compte 28 posters annotés, sans oublier deux petits écrans. L'événement a débuté le 7 avril et se poursuit jusqu'au 15 juin. Atmosphère, changements climatiques et glaciers «L'atmosphère… le climat révélé par les glaces» semble, a priori, quelque peu ambigu comme titre. Mais, en prenant soin de lire et de comprendre les informations véhiculées par les posters, on parvient à saisir la signification du thème et à comprendre le rapport entre l'atmosphère et la glace. La compréhension devient encore plus aisée du moment que l'explication est garantie par M. Adnène Hermi, encadreur à la Cité des sciences. Il faut dire que l'exposition explique l'impact des changements climatiques sur l'atmosphère. Pour mieux expliquer le phénomène, on a choisi de prendre l'exemple de deux zones fort significatives, à savoir les deux pôles, nord et sud. «Ce sont les deux régions les moins polluées de la planète car elles ne comptent pas d'interventions humaines. Elles constituent des sites idéaux pour étudier les caractéristiques de l'atmosphère en ce moment, mais aussi l'historique de l'atmosphère», indique M. Hermi. Pour mettre le visiteur dans le vif du sujet, le premier module de l'exposition lui fournit des informations sur les caractéristiques des deux pôles. En effet, si le pôle nord surplombe l'océan arctique et est couvert d'une couche de glace ne dépassant pas les 5 mètres d'épaisseur, le pôle sud, lui, couvre une zone terrestre. L'épaisseur de la couche de glace atteint ici les 3.000 mètres, ce qui rend l'exploration des scientifiques rude dans cette zone. Nous nous arrêtons à la deuxième unité modulaire. Elle permet de prendre connaissance des avantages et des inconvénients de l'effet de serre et de la couche d'ozone. M. Hermi nous confirme que sans l'effet de serre qui provoque le réchauffement de la planète, la vie serait très difficile, sinon impossible, puisque le thermomètre afficherait une température des plus basses, à savoir : -1,8°C. A contrario, l'effet de serre pose problème suite à l'augmentation exagérée du CO2, due à la surindustrialisation. Pour ce qui est de la couche d'ozone (soit du gaz O3), elle se situe à une altitude d'à peine 12 kilomètres et s'étend jusqu'à 50 kilomètres. Elle peut, en revanche, être très fine, un peu trop dans certaines zones pour nous protéger contre les UV. L'art de mesurer l'air A la troisième unité, M. Hermi nous explique les différentes techniques permettant de mesurer les compositions de l'air dans l'atmosphère tant actuelle qu'antérieure. La technique la plus simple consiste à prélever un échantillon d'air dans un flacon à vide et de l'analyser. «On peut, également, lâcher des ballons-sondes remplis d'hélium. L'étude et l'analyse des composantes de l'air sont également possibles grâce à la détection par laser. Mais pour connaître les caractéristiques d'une atmosphère antérieure, il est important d'avoir recours à des glaces situées dans le pôle sud. La mission est possible grâce à la technique du carottage. Cette méthode nous permet de prélever de la glace située en profondeur, et de la faire fondre par la suite pour récupérer les bulles d'air», explique notre interlocuteur. La quatrième unité de l'exposition met en lumière la biodiversité caractéristique de chaque pôle. En effet, la vie est quasi impossible dans le pôle sud, à cause notamment de l'énorme masse de glace, mais aussi des vortex. «Les vortex sont des tourbillons très violents de vents polaires, très fréquents au pôle sud», explique M. Hermi. Quant à la vie dans le pôle nord, elle est de loin moins rude, favorisée par la fine couche de glace qui fond au printemps et permet à plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs de séjourner dans cette zone. La cinquième unité nous renvoie à l'historique de l'exploration scientifique des pôles nord et sud; une activité de pointe, dont les débuts remontent à 1952. «La collaboration internationale entre les scientifiques est très importante, car elle permet la complémentarité entre les projets menés et l'évolution des résultats», renchérit notre guide scientifique. Quant aux deux derniers modules, ils traitent de l'expérience française en matière de recherche scientifiques dans ces zones et de la présentation du Conservatoire national des arts et métiers de France.