A la veille du mois de Ramadan, de l'Aïd et de la rentrée scolaire, près de 250 ouvriers, qui travaillaient respectivement dans deux hôtels à Tabarka, sont très inquiets et crient au secours. C'est que leurs hôtels ont été fermés depuis 2010, vendus en catimini, sans se soucier du sort de ceux qui y travaillaient. 250 pères de famille licenciés abusivement donc, dont trente-quatre sont titulaires depuis au moins dix-huit ans. Ils ont décidé de bouger aujourd'hui. Bien entendu, toutes les autorités locales, centrales et décentralisées sont d'accord que ces ouvriers ont raison et qu'il faut leur trouver une solution. Et même le ministre du Tourisme, qu'ils ont vu le 3 juillet, leur a promis une intervention urgente. En vain : ces 250 personnes attendent toujours le salut. Aucun signal, nous déclarent-ils. Sinon, ils se sont empressés d'organiser un sit-in illimité le week-end dernier, occupant les vestiges desdits hôtels et coupant notamment la route qui mène à la zone touristique. Des deux côtés. A ceux qui sont déçus de ne pouvoir se rendre aux hôtels de la zone touristique, ni les quitter, nos sit-inneurs présentent des excuses sincères et expliquent qu'ils ont été contraints de recourir à pareille pratique. N'empêche que ceux qui ont été pris en otage dans cette souricière, parmi les touristes, notamment étrangers, ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer la facture d'un licenciement abusif dont ils ne sont guère responsables. Sur le lieu du sit-in, l'armée et la Garde nationale sont bien présentes. Tout se passe dans le civisme, pense-t-on. Or, peut-on parler de civisme quand quelqu'un vous coupe la route et vous empêche de rentrer chez vous, bien que vous ne soyez ni actionnaire ni propriétaire de ces hôtels ? Il est grand temps pour l'Ugtt, qui est le chef d'orchestre et peut-être le modérateur de toutes ces actions, de cesser de faire payer des milliers de citoyens inoffensifs le fait de deux patrons indélicats. C'est disproportionné. C'est comme tuer une puce à coups de canon. Parce que ces milliers de citoyens pris aujourd'hui en otage vont finir par trouver ces actions antipathiques bien que ces personnes soient vraiment victimes et aient besoin de solutions.