La Bulgarie a déclaré persona non grata le conseiller consulaire de Libye à Sofia, Ibrahim al-Furis, a annoncé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Vessela Tcherneva, alors que les relations entre "pro" et "anti"Kadhafi se sont tendues à l'ambassade. Une note, se référant à l'article 9 de la Convention de Vienne et destinée à Ibrahim Al-Furis pour l'informer qu'il avait été déclaré persona non grata, a été remise hier au chargé d'affaires libyen à Sofia", a déclaré Vessela Tcherneva. "Il doit quitter le pays dans un délai de 24 heures", a-t-elle ajouté. Selon l'article 9 de la Convention de Vienne, "l'Etat accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l'Etat accréditant que le chef ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata". Le conseiller consulaire refuse cependant de quitter la Bulgarie, selon la chaîne de télévision bTV, et a déclaré au quotidien Dnevnik qu'il s'attendait à être prochainement désigné représentant officiel à Sofia par le Conseil national de transition (CNT) libyen, l'organe politique des insurgés. La Bulgarie, dont plusieurs milliers de ressortissants travaillent en Libye, a reconnu il y a un mois le CNT comme représentant légitime du peuple libyen, sans toutefois le qualifier d'"unique représentant légitime". Hier matin, Ibrahim al-Furis et une partie se sont déclarés "fidèles à la révolution" et ont amorcé une révolte à l'ambassade à Sofia, sans que le lien avec la notification du ministère soit clairement établi. Le chargé d'affaires a été détenu pendant quelques heures dans le bâtiment avant d'être libéré. Le drapeau de la révolution libyenne est hissé à l'ambassade. Des portraits du leader libyen Mouammar Kadhafi et le drapeau du régime ont été déchirés et piétinés. Un buste doré à l'effigie du dirigeant a été jeté à terre, selon des images de bTV. "Ce qui se passe ces dernières heures à l'ambassade n'a rien à voir avec la décision du ministère des Affaires étrangères de retirer l'accréditation" au conseiller consulaire libyen, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Nikolaï Mladenov. Cette décision est "motivée par des activités au cours des derniers mois qui ne correspondent pas à la Convention de Vienne et au statut diplomatique", a-t-il poursuivi, ajoutant que la Bulgarie suspendait pour le moment ses contacts avec l'ambassade de Libye à Sofia.