• Sarkozy prêt à aller rapidement en Libye Le Temps-Agences - La Bulgarie et l'Union européenne ont demandé à la Libye le transfert à Sofia des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien naturalisé bulgare dont la condamnation à mort a été commuée mardi en réclusion à perpétuité. Ces six personnes condamnées pour avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants - des accusations qu'elles ont toujours rejetées - ont déjà passé plus de huit ans en prison en Libye. Elles pourraient faire l'objet d'une mesure de grâce du président bulgare une fois transférées à Sofia dans le cadre d'un accord sur les échanges de prisonniers conclu en 1984 avec Tripoli. Les condamnations à mort ont été commuées mardi à la suite d'intenses manœuvres diplomatiques et du paiement de centaines de millions de dollars aux familles des quelque 460 petites victimes du sida, dont 56 sont décédées. La Bulgarie, l'Union européenne et les Etats-Unis, convaincus de l'innocence des infirmières et du médecin, se sont déclarés soulagés de voir s'éloigner la menace d'une exécution, tout en soulignant que leur épreuve n'en est pas pour autant terminée. "J'appelle au calme et à encore un peu de patience", a déclaré le Premier ministre bulgare Sergueï Stanichev. "Nous prenons et prendrons encore des mesures pour conclure au plus vite toute cette affaire et voir très prochainement nos compatriotes sur le sol bulgare." Le procureur général Boris Veltchev a annoncé qu'il adresserait d'ici la fin de la journée à la Libye une demande de transfert des six condamnés. L'Union européenne, qui a participé aux négociations sur l'indemnisation des familles des victimes, a dit qu'elle avait espéré une mesure de clémence mais qu'elle se concentrerait désormais sur une demande de rapatriement. "Nous espérons maintenant que les procédures légales pourront débuter immédiatement pour le transfert des infirmières et du médecin en Europe", a déclaré à Reuters la commissaire européenne aux Relations Extérieures, Benita Ferrero-Waldner. Les cinq infirmières bulgares, Chejana Dimitrova, Nasya Nenova, Valentina Siropoulo, Christiana Valcheva et Valia Tcherveniachka, et le médecin palestinien Achraf Alhajouj ont été condamnés à mort l'an dernier après avoir été reconnus coupable d'avoir inoculé volontairement le sida dans un hôpital pédiatrique de Benghazi. Ils protestent de leur innocence et affirment avoir été torturés pour leur extorquer des "aveux". Hier, un tribunal libyen a débouté Mohamed Salim, un gradé de la police libyenne, qui poursuivait les six Bulgares pour diffamation pour l'avoir accusé de les avoir torturés. Les alliés occidentaux de la Bulgarie font valoir que le maintien en détention de ces six personnes saperait les efforts déployés par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi pour sortir son pays de l'isolement diplomatique. Le ministre portugais des Affaires étrangères, Luis Amado, dont le pays assure le présidence de l'UE, a souligné qu'une réponse rapide de Tripoli aux requêtes de la Bulgarie pourrait considérablement améliorer les relations de la Libye avec le bloc. Un porte-parole de l'Elysée a fait savoir que le président Nicolas Sarkozy pourrait se rendre rapidement en Libye "si cela pouvait être utile à la résolution de l'affaire des enfants contaminés de Benghazi et des six personnels médicaux bulgares".