En cette période de chaleur et de vacances scolaires, le problème majeur des vacanciers kairouannais est le suivant : comment profiter au maximum de l'été surtout lorsqu'une véritable animation culturelle capable de bouleverser leur horizon fait défaut. Il faut dire que la canicule est tellement intense que dès 9h00, elle devient insupportable et les quelques citoyens qui s'aventurent hors de chez eux, portent des chapeaux, des casquettes et des lunettes. Certains se réfugient dans les vieux souks frais et couverts qui datent du XIIIe siècle ou bien dans des espaces climatisés, tels que les publinets. D'autres, plus méfiants, préfèrent sortir vers 19h00 afin d'éviter les insolations. Beaucoup de Kairouannais plus ou moins âgés, sont allés dès la mi-juillet passer leurs vacances dans les villes côtières ou à la campagne. D'autres, faute de moyens ou par obligations sociales et familiales, sont obligés de passer leurs vacances à Kairouan où chacun se débrouille comme il le peut pour affronter un hôte pénible. Chanceux sont les habitants de la Médina, puisque les maisons traditionnelles sont conçues de façon à tempérer considérablement la chaleur. Dans les quartiers modernes, les gens recourent, soit aux climatiseurs dont la vente a augmenté, soit aux ventilateurs. Cela, sans oublier la consommation d'eaux minérales, de jus de fruit et de salade. La peinture et l'écriture, des remèdes contre le vide Au lieu de traîner dans la monotonie des journées estivales caniculaires, beaucoup de jeunes vacanciers s'adonnent à diverses activités liées aux Ntic (formatage d'ordinateurs à domicile, installation de systèmes d'exploitation, configuration de logiciels, traitement de texte, dépannage divers, etc.). D'autres organisent des manifestations culturelles au profit des jeunes dans les clubs et autres organisations de jeunesse. Enfin, certains s'adonnent au plaisir du jardinage, au bricolage, à la poésie, à l'écriture, à la peinture, à la couture ou à la musique. L'esprit toujours alerte, ces vacanciers ignorent les torpeurs, les bavardages inutiles dans les cafés bondés. Tel ce jeune et dynamique professeur de gestion, Wissem Youssfi, qui a toujours besoin d'agir, de se dépenser, d'écrire avec fougue des poèmes et de réaliser des tableaux de peinture : «Ces activités deviennent une échappatoire qui me permet de meubler de façon intéressante mes vacances et d'extérioriser mes émotions afin de mieux les maîtriser...»