Discipline de groupe, solidarité et force mentale : c'est ce qu'exige l'entraîneur Faouzi Benzarti de ses joueurs, dimanche prochain (22h00) à huis clos à Radès lors du match CA-Kaduna Jusqu'au dernier moment, il aura fallu négocier l'horaire du coup d'envoi du match de la 2e journée de la phase de poules de la Coupe de la confédération. La CAF s'en est tenue à l'horaire initialement fixé, soit à 22h00 pour des raisons de retransmission télévisée et de respect des contrats avec le diffuseur. Pourtant, les autorités (ministère de l'Intérieur) auraient aimé que cette affiche se joue à partir de 18h00. Mais le dernier mot est revenu à la CAF. Mais qu'à cela ne tienne! 18h00 ou 22h00, cela ne change rien dans l'esprit du staff technique des «Rouge et Blanc» : il faudra à tout prix prendre les points de la victoire devant les «Crocodiles» de Kaduna, qui ne doivent peut-être leur présence à ce stade de la compétition qu'à la disqualification de l'Etoile Sportive du Sahel, laquelle avait renoncé, le printemps dernier, à effectuer le déplacement au Nigeria en raison d'une sécurité insuffisante le lendemain d'un scrutin. «Cet adversaire est à prendre très au sérieux, même s'il n'a pas été capable de développer une qualité de jeu remarquable et une grande agressivité sur une pelouse, il est vrai catastrophique, il y a deux semaines contre les Angolais d'Interclub», prévient le coach Faouzi Benzarti. «Certes, le fait d'évoluer à domicile constitue un avantage non négligeable. Pourtant, il faut admettre que le contexte est plein de risques, puisque nous serons condamnés à jouer cette fois-ci l'offensive et à prendre un maximum de risques. Un match dure 90 minutes. Alors, soyons patients et évitons tout affolement et toute frénésie nocifs», analyse-t-il. Lorsque nous demandons à l'entraîneur clubiste quelle sera la clé de la rencontre de dimanche, il n'a qu'une consigne sur les lèvres. Un leitmotiv sur lequel il n'a eu de cesse d'insister : «Généralement, lorsque vous êtes confrontés à une équipe d'Afrique subsaharienne, la première chose à éviter c'est de la laisser s'organiser, car elle devient capable de faire très mal». «Condamné à jongler» Après le nul ramené d'Abidjan («Un résultat très satisfaisant d'autant qu'il a été acquis devant l'une des meilleures équipes africaines dotées d'un centre de formation donné en exemple», estime-t-il), une victoire dimanche aura valeur d'exploit, compte tenu du contexte propre au club de Bab Jedid en cette intersaison : «Nous avons vécu un exode massif cet été avec pas moins de onze joueurs — et pas n'importe lesquels — quittant le club. Nous avons aujourd'hui les joueurs comptés. En Afrique du Nord, les championnats se terminent en juin. Les joueurs saturés n'ont-ils pas droit à un congé? Non, la CAF les astreint à jouer les prolongations. De plus, entre deux saisons, une équipe peut changer totalement d'effectif. Alors pourquoi devrait-on ajouter sur la liste additive africaine cinq nouveaux noms seulement? Le résultat est en tout cas là : il faut jongler pour composer un onze compétitif. Dimanche, Bilel El Ifa va être contraint d'intégrer l'axe défensif pour pallier le départ en France de Khaled Souissi. En attendant la signature de Mohamed Ali Yaâkaubi, le défenseur axial de la JSK, qui est en bonne voie», glisse F.B. Celui-ci trouve une boutade pour qualifier la campagne de recrutements à laquelle se livre le bureau de Jamel Atrous : «Nous avons recruté de bons jeunes éléments à la marge de progression fort intéressante. Ils ne sont qu'au tout début de leur carrière et ont leur avenir devant eux. Fort heureusement, ils ont montré tout leur talent à Abidjan pour leurs débuts. Mais au final, nous n'avons pris ni Messi ni Maradona. Voilà pourquoi je ne ressens aucune pression paralysante, aucune lourde exigence de performance», lâche Benzarti qui n'insulte pourtant guère l'avenir et ne se drape derrière aucun subterfuge : «Rassurez-vous, tant que je serai là, nous allons chercher à aller jusqu'au bout. Y compris dans cette compétition africaine après le nul inaugural d'Abidjan. A condition de rester solidaires et disciplinés», promet-il. Que ce soit à l'Espérance, à l'Etoile, au Club Africain ou en équipe nationale, le discours benzartien n'a pas changé d'un iota. Un discours de la rigueur et de la performance.