Par Taha BELKHODJA En marge de la conférence annuelle de l'Organisation internationale du Travail (OIT) qui s'est tenue à Genève le 1er juin, M. Abdessalem Jrad a mis l'accent sur l'importance de se conformer aux normes internationales du travail et de respecter les droits fondamentaux du travailleur en vue de maîtriser l'impact de la crise économique, il faut bien que tout le monde sache de quoi on parle. Sur les colonnes de La Presse du 23 courant M. Jrad a souligné que l'Ugtt est une organisation nationale soucieuse de la sécurité et de la stabilité dans le pays. Compte tenu de ce qui précède, je suis stupéfait quand il invite le gouvernement à assumer ses responsabilités, c'est plutôt au gouvernement d'inviter l'Ugtt à assumer ses responsabilités vis-à-vis des dossiers d'actualité et à assurer la transparence et la clarté dans le traitement de ces dossiers tout en œuvrant à mettre fin aux grèves qui ne peuvent qu'amplifier l'insécurité qui entrave l'installation des investisseurs dans le pays. Certes, je pense bien que l'organisation des travailleurs, comme l'a indiqué M. Jrad, s'oppose aux grèves illimitées, qu'elle considère inadmissibles du fait qu'elles touchent aux intérêts vitaux du pays et freinent le développement économique. Il est très regrettable que l'Ugtt soutienne les grèves légales et soi-disant organisées, ceci est un crime contre notre économie, les grèves sont illégales, en cette période de crise nationale aiguë de notre pays, même si elles sont organisées. Elles sont interdites par l'OIT, l'Ugtt doit se conformer aux normes internationales du travail, comme l'avait dit M. Jrad en marge de la conférence de l'OIT, il est bien temps qu'on mette fin au double discours ! Il ne suffit pas de se limiter aux paroles, il faut qu'on passe à l'action, l'Ugtt doit cesser de soutenir les grèves et les sit-in et plutôt faire preuve de raison en calmant les esprits afin de maintenir et préserver l'ordre public et ainsi épargner l'insécurité qui fait suite aux grèves. Quant aux chômeurs, je ne vois vraiment pas comment l'Ugtt puisse porter un intérêt quelconque à leur situation en faisant tout pour augmenter les salaires, réduisant ainsi à néant leurs chances dans le travail et affaiblir davantage leur pouvoir d'achat. Si l'Ugtt veut se rendre utile, elle doit s'abstenir de toute manifestation et être transparente, appelant au gel des salaires et à l'augmentation de l'embauche dans les entreprises «El ma illi machi lissidra, ezzitouna awla bih». L'Ugtt doit plutôt soutenir et inciter à la solidarité entre tous les Tunisiens en cette période difficile où les chômeurs aussi doivent survivre. Nous devons tous aujourd'hui combattre le fléau du chômage et surtout l'Ugtt, en oubliant pendant les mois à venir les intérêts personnels et sectoriels sachant que l'augmentation des salaires provoque une spirale inflationniste. Il faut que chacun de nous fasse preuve de sacrifice et fasse des concessions. Il faut se préparer au chômage qui risque de grimper suite à la hausse anarchique du prix du ciment dont la cause sont les grèves et les sit-in. On voit déjà de grands chantiers qui commencent à s'arrêter et d'autres vont suivre, le bâtiment organisé est un indice économique probant, comme on dit : «Quand le bâtiment va, tout va», et dans le cas contraire, sincèrement, notre situation devient très vulnérable !