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Pendant que le monde brûle, on compte mal et on prie mieux
Publié dans Business News le 10 - 05 - 2025


Episode 1 – L'algèbre se meurt, vive le blabla !
Autrefois, on disait d'un élève en difficulté qu'il était « fâché avec les maths ». Aujourd'hui, c'est tout un pays qui semble avoir coupé les ponts. En dix ans, la filière mathématiques s'est effondrée : de 20% des bacheliers, elle n'en regroupe plus que 6%. À ce rythme-là, dans deux ans, elle sera classée au patrimoine immatériel de l'Unesco, au même titre que la poterie berbère ou le malouf. Et encore, ça, c'est si quelqu'un s'en souvient.
Le conseiller général Moncef Khemiri a jeté un pavé dans la mare en rappelant ce que tout le monde sait et que personne n'ose dire à haute voix : les élèves tunisiens ne savent plus calculer. À sept ans, ils peinent à faire une addition. À treize ans, ils tremblent devant une division. Et au lycée, ils fuient les maths comme d'autres fuient la guerre. À quoi bon, pensent-ils, puisque leur avenir se joue sur TikTok ou Instagram.
L'ironie, c'est que les métiers d'avenir — tous — sont mathématisés jusqu'à la moelle : intelligence artificielle, cybersécurité, data science, algorithmique… Même TikTok, ce sanctuaire de l'inculture joyeuse, est un monstre de statistiques et de calculs prédictifs. Mais nos lycéens, eux, préfèrent y danser ou devenir influenceurs plutôt que de comprendre ce qui fait tourner l'algorithme.
À force d'avoir sacrifié les fondamentaux au profit de la polyvalence molle et du « développement personnel », on a fini par tuer le plus universel des langages humains. Les maths, cette langue sans frontières, sans accent, sans idéologie. On prépare donc une génération de jeunes sans équation, qui parlera de l'intelligence artificielle avec la conviction d'un poète… illettré.
Le drame ? C'est que même pour bien parler, il faut penser juste. Et penser juste, c'est aussi savoir compter.

Episode 2 – Retour à Dahmani, là où les moulins tournent à vide
Il y a des lieux en Tunisie qui ont plus de ministres que de machines. Dahmani, par exemple. Mercredi 7 mai, trois membres du gouvernement — Industrie, Agriculture et Affaires sociales — ont fait le pèlerinage vers la légendaire minoterie "Abou Ksour". Celle-là même que le président visitait une semaine plus tôt, avec l'air de découvrir qu'elle ne tournait plus.
Visite «de terrain», nous dit-on. L'établissement est à l'arrêt depuis fort longtemps — assez pour qu'on en oublie l'odeur du blé. Mais soudain, c'est devenu un symbole national. À ce rythme-là, on s'étonnera bientôt que les tramways de la Goulette ne soient plus en service ou que Hannibal ait cessé ses expéditions militaires.
La minoterie de Dahmani est donc le nouveau sanctuaire politique. Non pas pour moudre du blé, mais pour brasser du symbole. Trois ministres, une poignée de caméras, et toujours pas un sac de semoule à l'horizon. Le pouvoir adore les ruines : c'est plus facile d'y voir une vision.
La semaine dernière, on manquait de meuniers. Cette semaine, on croule sous les ministres. Prochaine étape : relancer l'usine à gaz.

Episode 3 – Cachemire : la guerre en streaming
Depuis le 7 mai, l'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires, s'échangent missiles, drones et menaces comme d'autres s'envoient des GIFs. Le tout en direct sur les réseaux sociaux, jusqu'à ce que New Delhi ordonne le blocage de 8.7000 comptes, dont ceux de médias internationaux.
Tout a commencé par un attentat sanglant à Pahalgam, au Cachemire indien, le 22 avril : 26 touristes tués. L'Inde accuse des groupes terroristes basés au Pakistan. En représailles, elle lance l'« Opération Sindoor » : neuf frappes ciblées sur des camps de Jaish-e-Mohammed et Lashkar-e-Taiba. Le Pakistan, furieux, parle d'« acte de guerre » et promet une riposte « proportionnée ».
Depuis, c'est l'escalade : drones abattus, avions descendus, civils tués, villes plongées dans le noir. Le Pakistan affirme avoir tué cinquante soldats indiens ; l'Inde parle de cent terroristes éliminés. Les deux capitales sont en alerte maximale. Même l'IPL, le championnat de cricket, a été suspendu — c'est dire la gravité de la situation.
Et pendant ce temps, le monde regarde ailleurs. Le vice-président américain, JD Vance, a déclaré que ce conflit n'était « pas notre affaire » : « Ce que nous pouvons faire, c'est encourager ces gens à désamorcer un peu la situation. Mais nous n'allons pas nous impliquer au milieu d'une guerre qui n'a fondamentalement rien à voir avec nous et sur laquelle nous n'avons aucun contrôle » .
Une guerre nucléaire en 2025 ? Peut-être. Mais rassurez-vous : elle sera en 4K, avec filtres et hashtags.

Episode 4 – Le miracle Prevost
Pendant que l'Inde et la Chine chauffent les blindés à leur frontière, que Gaza continue de compter ses cadavres sous les frappes, que l'Ukraine s'apprête à devenir le second théâtre d'un face-à-face Russie–OTAN, une fumée blanche s'élève de Rome. Et avec elle, une surprise : ce n'est pas un Européen ni un Latino-Américain qui succède à François, mais un Américain. Un vrai. Né dans le Midwest. Formé chez les Augustins, il a été missionnaire pendant de nombreuses années à Lima, au Pérou, au cœur des bidonvilles et des guérillas marxistes, avant d'y prendre la nationalité péruvienne.
Robert Prevost, 69 ans, n'a rien du jésuite progressiste ni du traditionaliste en soutane amidonnée. C'est un homme de terrain, d'équilibre, de conciliation. Un pape du réel. Ceux qui l'ont vu travailler à la tête du dicastère des évêques parlent d'un bâtisseur silencieux, méthodique et… profondément pacifiste.
À peine élu, le voilà qui lâche, dans une homélie courte mais limpide, une phrase qui claque comme une gifle aux chancelleries occidentales : « La paix n'est pas une option diplomatique, c'est un commandement moral. » Un cardinal français, micro ouvert, murmure en aparté : « On va le regretter plus vite que prévu. »
Ce pape-là ne parle pas en slogans. Il parle en silences. Il ne tweete pas ses colères, il les confesse. Et dans un monde saturé de bruit, c'est peut-être ce silence-là qui fera le plus de vagues.


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