Un rapport scientifique récemment publié par l'Université technique d'Istanbul met en garde contre la persistance d'un risque sismique élevé dans la métropole turque. Malgré le séisme de magnitude 6,2 qui a secoué la mer de Marmara, les chercheurs estiment que celui-ci n'a libéré que 12 % de la tension sismique accumulée depuis 1766, rapporte le site Turkey In Arabic. L'étude, supervisée par six spécialistes et dirigée par le professeur Mustafa Kumral, doyen de la faculté des mines de l'université, révèle que l'énergie de glissement accumulée dans la zone sismique atteint environ 3,7 mètres. Or, seuls 0,3 mètre ont été libérés lors du dernier événement tectonique. Le professeur Cenk Yaltırak, directeur du Centre de recherche et d'application en gestion des catastrophes, précise que le tremblement de terre n'a concerné qu'un segment de 20 kilomètres de la faille de Kumburgaz. "Il est inexact de parler d'un relâchement significatif de la tension sismique. Le risque reste élevé, notamment si d'autres segments de la faille s'activent", a-t-il déclaré. Selon lui, la possibilité d'un séisme majeur de magnitude 7,8 dans la région de la mer de Marmara demeure scientifiquement plausible. Il appelle à une révision urgente des normes d'urbanisme et de construction, jugeant dangereux de fonder la résilience urbaine sur des scénarios moins extrêmes. "Si le pire devait se produire, les conséquences seraient catastrophiques", avertit-il. Ce rapport ravive les inquiétudes sur la préparation d'Istanbul, ville de plus de 15 millions d'habitants, face à un éventuel séisme majeur susceptible de causer des pertes humaines et matérielles massives.