Le public s'est rendu nombreux, vendredi dernier, au Théâtre municipal de Tunis, pour découvrir le spectacle du ballet espagnol de flamenco. Le bal a été ouvert par un duo qui nous a offert un tableau fort agréable, mettant en relief, dans un contraste du noir et du blanc, une tenue vestimentaire d'origine arabo-andalouse. Sur une musique du patrimoine espagnol, le couple a laissé parler le corps, avec une souplesse et une virtuosité remarquables. Une entrée en matière très impressionnante. La troupe, qui comptait une quinzaine de ballerines et de «ballerins», nous a présenté ensuite, plusieurs autres danses sur différents airs du flamenco. Rythmes, couleurs, vitalité et symbiose étaient à l'ordre du jour. Les danseuses, avec leurs jupes en cloche de mille et une couleurs, la tresse longue, se mariaient si bien avec leurs partenaires hommes aux jaquettes et aux corsaires typiques qui nous rappellent tant d'images sur la joie de vivre ibérique. Ils ont dansé des mains et des pieds, claqué des sabots, dans des chorégraphies ouvertes, harmonieuses et ingénieuses. Pendant un moment, ils nous ont fait voyager dans un pays, lui aussi, des Mille et Une Nuits, traduit par un métissage culturel et artistique, à partir de «Van Por El Aire», une danse du centre de l'Espagne, "Capricho", "Boléro de Caspe" et plusieurs autres. Et puis quel plaisir de voir cette séduisante danseuse, interprétant la danse du feu «Fuego». Légéreté et force à la fois, elle donnait parfois l'impression de planer, avant de descendre pour se consumer. Dans sa robe rouge à volants, sous un éclairage vif, féminine et très mystérieuse, elle a tout simplement fasciné l'assistance. Ses claquements de mains et de talons, rythmés, ajoutés à ses castagnettes dont elle usait parfois, renvoyaient à la culture gitane. Pendant une heure et demie, Elena, Beatriz, Angela, Paula, Manuel, Jesus, Javier et les autres nous ont fait découvrir des formes de danse, venues de toutes les régions d'Espagne, qui célèbrent l'amour et la joie... la vie !