Saïda Agrebi, figure-clef du régime mafieux de Zaba, aurait pris la fuite au vu et au su de tout le monde. La femme avait commis — et tout le monde le sait — d'innombrables dépassements à l'encontre de l'Etat et du peuple. Ça, on ne devrait pas avoir un Bac+6 pour le savoir. On reste sous le choc de sa fuite «protégée» par des forces occultes qui font tout pour tirer vers l'arrière. On ne peut pas admettre ce qui s'est passé. C'est même honteux au moment où l'on veut redonner honneur et crédibilité au système politique. Malheureusement, cette Saïda Agrebi et ce Béchir Takkari ne sont pas les seuls à réveiller les vieux démons en nous. En sport, le constat est beaucoup plus dangereux. Nous le disons encore une fois : le sport tunisien n'a pas fait son 14 janvier. Ce sont les mêmes têtes qui jouent misérablement les «honnêtes» et les «réformateurs». Alors, a-t-on fait quelque chose pour apurer le domaine du sport? A-t-on fait un effort pour ouvrir les dossiers de corruption, de malversations, de détournement de fonds et d'abus de pouvoir qui ont marqué les 23 dernières années? Aucun mot sur les abus et les dépassements d'un certain Slim Chiboub qui a le culot de nous promettre un retour triomphal au pays, lui qui a pris l'EST, la sélection et le football en otage pour au moins 15 ans. Aucun mot aussi sur Abdelhamid Slama passé d'un simple arbitre au rang du premier décideur en sport après 2003. Le bras de fer Chiboub-Jenayah et le bras de fer Chiboub-Slama ont spolié le sport et le football tunisien pour des années. Nous vivions dans la sphère du sport et du football. Nous regardions — comme les autres — les infractions les plus incroyables : matches truqués, arbitres complaisants, bureaux fédéraux au service de certains clubs, détournements de fonds publics dans certaines fédérations, joueurs transférés et argent mis dans la poche des présidents de club, assemblées générales fantoches, interférences du RCD, infrastructures sportives désuètes qui ne correspondent pas aux budgets fixés, gestion catastrophique (à part quelques exceptions) de l'élite… Cette liste de dossiers honteux du sport tunisien sous le régime Ben Ali peut être rallongée. Où est donc la justice sportive? Il est de notre devoir d'ouvrir ces dossiers et d'incriminer les fautifs. Ce qui nous vexe, c'est que l'on veut escamoter tout cela et passer sous silence ces crimes sportifs. Au nom d'une certaine suspicieuse «réconciliation» on veut tout effacer et repartir de zéro. Faux, archi-faux. Les gens qui ont usé de leur pouvoir et de leur complicité odieuse avec Zaba, le palais et le RCD doivent passer sous la rampe de la justice sportive et ordinaire. Il y a des gens qui vont rire de ce que nous écrivons, car ils savent que le système actuel nous impose une malhonnête «impunité». Le plus grave, c'est que ces horribles personnages de l'avant-14 janvier font encore la une des journaux et promettent d'assainir le sport. Ce sont ces mêmes personnes qui surfent sur la vague de la révolution pour faire oublier leurs frasques. La loi Saïda Agrebi est très valide en sport, c'est plus qu'évident. Si certains ont pris la fuite pour les pays du Golfe, d'autres se baladent comme si de rien n'était. Pire encore, ils s'attachent à leurs chaises, à la vie à la mort. N'est-ce pas nos chers membres du bureau fédéral de la FTF?!