Après trois ans d'existence, le spectacle Nafass a repris sa marche, mercredi dernier, pour une première représentation à Mad'art. Le public a pu ainsi découvrir ou redécouvrir l'ensemble de Alia Sellami «Aloès», qui propose un travail de recherche musicale autour du brassage culturel spirituel, cette tangente qui lie toutes les cultures, aussi différentes soient elles et qui les rassemble autour du chant sacré et des invocations religieuses. «...une chose unit tous les hommes… de quelque culture qu'ils soient. Le chant. Un chant les unit aussi tous, de quelque confession qu'ils soient, celui qu'ils consacrent à son (ses) dieu(x)», annonce le texte de présentation du spectacle. Nafass...comme autant de souffles qui viendraient rendre hommage à l'essence, à l'originel et qui tendent vers l'homme et sa foi. Des « souffles » que l'on a recueillis lors de cette première représentation du spectacle à travers moult idiomes et différentes manières de célébrer dieu(x), insufflés, a cappella, par les membres de l'ensemble Alia Sellami, Olfa Souissi, Saloua Ben Salah, Atef Ayari et Walid Hkiri, qui nous ont guidé dans ces pérégrinations vocales à travers les chants religieux, sacrés et liturgiques, venus du fin fond de l'Indonésie, des rives de la Méditerranée, du cœur de l'Afrique, de l'Ouzbékistan... Une quête de l'essentiel, de ce qui relie les hommes si profondément, d'où qu'ils proviennent‑: le sentiment mystique. Ce spectacle est le fruit d'un véritable travail de recherches approfondies sur les chants interprétés, que les membres d'«Aloès» ont essayé de rendre le plus fidèlement possible. «La proximité de certaines pièces, bâties sur une même échelle (inchad égyptien et chant grégorien, chant sacré marocain et gospel, etc.), construites sur des intervalles récurrents communs (chant liturgique corse, chant orthodoxe grec etc.), comportant des scannassions quasi identiques (chant de Tanzanie, chant sacré turc, etc.), nous a permis de trouver le fil conducteur de ce concert évoluant parmi tant de cultures et imaginé comme une cérémonie religieuse», expliquent les artistes à ce propos. Habillés tous en noir pour apporter une note de sobriété et de neutralité à ce spectacle, les cinq chanteurs ont occupé tous les coins de la salle (deux sur scène, un du coté de la régie et deux de chaque coté des sièges), comme pour investir par leurs voix et leurs «nafass» tout l'espace. Des voix, aux différents timbres, qui nous sont parvenues tous azimuts, durant la première partie de la présentation, se chevauchant pour célébrer Shiva, Bouddha ou Mohamed, pour finir par se rapprocher et se réunir (les cinq chanteurs sur scène) vers la fin comme pour souligner cette rencontre des différentes cultures autour du spirituel... Les deux autres représentations sont prévues pour ce soir et pour le 27 août 2011, à l'Acropolium de Carthage.