Le forum du Mouvement de la Tunisie Nouvelle, organisé à une heure tardive de la nuit du vendredi, a été marqué par la présence de personnalités nationales, de cadres de ce Mouvement et de sympathisants venus nombreux. Présidé par M. Mustapha Masmoudi, secrétaire général du Mouvement, le forum a été une occasion pour M. Mansour Moalla pour présenter une «feuille de route pour la Tunisie de demain». Il s'agit de tout un programme qui touche le politique, l'économique et le social. Ce programme repose sur le diagnostic de la situation actuelle du pays sur tous les plans et propose des solutions. Pour lui, le grand problème auquel fait face la Tunisie après la révolution du 14 janvier est plutôt d'ordre politique car tout est provisoire, présidence de la République, gouvernement et institutions. Pour s'en sortir, l'organisation des élections pour choisir les membres de l'Assemblée constituante s'impose. L'intervenant espère que la date du 23 octobre marquera la fin de cette période transitoire avec l'élection de cette Assemblée qui aura une triple mission : élaborer une Constitution, décréter des lois et nommer un gouvernement pour un mandat de quatre ans pour qu'il puisse résoudre les problèmes les plus urgents du pays. Vu la conjoncture économique et politique du pays, il n'est plus admis ni toléré toute nouvelle perte de temps. Tout prolongement de la période transitoire ne fait qu'aggraver une conjoncture économique nationale déjà fragilisée. Le gouvernement de consensus doit céder, le plus tôt possible, la place à la légitimité. Système parlementaire Toujours sur le plan politique, le conférencier cite un deuxième problème non moins important, relatif à la nature du code électoral qui va régir ces élections. Basé sur la proportionnelle, il est aux yeux du conférencier le choix le plus mauvais. Il ne fait que multiplier la création des partis politiques dont le nombre a dépassé la centaine. Parmi ces partis, il y en a une quarantaine dits de centre qui sont appelés à entrer dans des coalitions pour barrer la route aux partis extrémistes de gauche ou de droite. La Tunisie, du moins en cette période délicate, ne peut être gouvernée que par des partis de centre. Evoquant le système politique de la Tunisie de demain, M. Moalla souligne que le parlementaire est le plus indiqué. Il permet en effet de rompre définitivement avec plus d'un demi-siècle de despotisme. Dans ce système, le président de la République doit être élu par le Parlement pour qu'il puisse être le président de tous les citoyens et non pas uniquement de ceux qui l'ont élu dans un système présidentiel. Dire que les Tunisiens ne sont pas encore bien préparés à ce type de système politique relève du dénigrement de tout un peuple qui a su imposer sa volonté grâce à une révolution pacifique. Sur le plan économique, les problèmes de la Tunisie ne sont pas moins importants que ceux politiques. Parmi ces problèmes figure celui de l'emploi avec 700 mille chômeurs et une demande additionnelle de l'ordre de 70 mille. D'où la nécessité de créer, en dix ans, 70 mille postes d'emploi annuellement. Pour atteindre cet objectif, il est obligatoire, martèle l'intervenant, de renforcer la création de projets et d'impulser l'investissement. Par ailleurs, la Tunisie est appelée à assurer un taux de croissance élevé pour pouvoir créer davantage de postes d'emploi. En 1972, précise M. Moalla, la Tunisie a réalisé un taux de développement de 17 %. Cela prouve que notre pays peut réaliser des taux de développement honorables à même de garantir un avenir radieux pour toute la population. Il conclut : «L'avenir de la Tunisie est entre les mains de ses enfants ». Rappelant que le Mouvement Tunisie Nouvelle (MTN) a reçu, le 25 juin dernier, l'arrêté du ministre de l'Intérieur l'autorisant à se constituer en tant que parti politique, «afin de contribuer, comme le soulignent ses fondateurs, à la réussite de la transition démocratique et à la concrétisation des objectifs de la Révolution». Son secrétaire général, M. Mustapha Masmoudi, souligne le sens de la responsabilité qu'éprouvent les fondateurs de ce parti dans ce moment historique que vit la Tunisie, la fidélité au sacrifice des martyrs et l'engagement à servir la patrie.