Après 13 ans d'absence, Faouzi B.Gamra a retrouvé, dans le cadre des Nuits de Ramadan de Sousse, le théâtre de plein air de Sidi Dhaher. Mais B.Gamra des années 90 — qui était adepte du chant du mezoued — a connu une métamorphose totale, optant avec conviction pour le chant liturgique et soufi. A Sousse, notre artiste fut accompagné d'un groupe composé de 5 «mounchidine» (chœur), d'un organiste, d'un cithariste et de trois percussionnistes, la direction étant assurée par Mohamed Mehdi Bahri. Après la psalmodie d'un verset du Coran, Ben Gamra entama son récital avec «Taâtira nabawiya» avant d'enchaîner avec «Aâna tou al woujouh», «Ma kountou adri», «Ya man yaloumni» et «Ibda'bism Allah». Cela correspondait à une série de «douâ» et de «dhikr» (invocations). Tout juste après, l'artiste expliqua au public présent les raisons de sa reconversion et chanta pour l'occasion «Chouft ed'dounia» (j'ai vécu). La partie suivante de la soirée comporta en plus d'un solo du cithariste Souhaïel Mahjoubi et la participation de Nasreddine Chebli à la «tabla» indienne un nouveau tour de chants soufis de Faouzi Ben Gamra, dont «Khaïr el baria», «El borda», «Ya Amina bouchraki», «Ya maoulaya», «Zaïn El amama»… Le public a également eu droit au fameux air «Talaâ'l badrou âlayana» qui n'est pas sans nous rappeler le film : Rabiaâ el Adaouia. L'épilogue de la soirée a été réservé à de nouvelles improvisations de «doua'». Ce concert de Faouzi B. Gamra intitulé «Imtaâ errouh» a été suivi par un public restreint qui a beaucoup apprécié la prestation de l'artiste.