Il a fait très chaud et très lourd ce jeudi soir à Sousse . Mais heureusement pour les musiciens ainsi que pour les spectateurs, un air légèrement venteux a rendu la soirée agréable malgré les quelques gouttelettes de pluie qui n'ont duré que quelques minutes. Au programme, c'était le tour de l'ensemble «Ghajar» de se produire au Ribat de Sousse dans le cadre de la onzième édition du festival de la Médina. Ce groupe, dirigé par Samih Mahjoubi, est composé de huit musiciens vêtus en blanc: un luthiste, un violoniste, un cithariste, un organiste, deux percussionnistes et deux choristes. Le spectacle débuta avec trois morceaux instrumentaux. Il s'agissait d'un morceau turc suivi de Ya Sabah el khir de Mohamed Kassabji et Fakkarouni de Mohamed Abdelwahab. C'est la jeune chanteuse Asma Ben Ahmed qui entama le tour de chant. Elle interpréta deux rahabaniettes de Feirouz dont la célèbre Habbeïtek. Elle enchaîna avec Ouyoun el qalb de Najet Saghira (composition de Kamel Ettaouil). Elle termina avec Fi youm wlila de Warda (composition de Mohamed Abdelwaheb). Asma a fait étalage de potentialités vocales énormes. Cette jeune chanteuse, très à l'aise sur la scène du Ribat, a bien communiqué avec le public présent. Asma Ben Ahmed, un nom à retenir. C'est le jeune Aymen S'aâyed, chanteur encore peu connu, qui prit le relais. Il interpréta Zaï el hawa de Abdelhalim Hafedh (composition de Baligh Hamdi) suivi d'un cocktail de belles chansons de Hédi Jouini et Ali Riahi, avant de terminer avec le chef -d'œuvre de Khemaïs Ternane Yalli boodek dhayaâ fekri chanté par Saliha et Fethia Khaïri. L'assistance, assez nombreuse, attendait la montée sur scène de Mounir Troudi qui fut acclamé très chaleureusement. Cet artiste, très atypique, a exprimé son plaisir de se retrouver pour la seconde fois au Festival de la Médina de Sousse. C'est avec Ya Sidi Messaoud qu'il commença.Mounir Troudi, qui a son propre style, chante du bédoui avec des alternances aroubis. Son interprétation de Ya Sidi Messaoud, puis de Magrouni a été accompagnée d'un air musical plutôt andalou. D'ailleurs, il clôtura ces deux chants avec une improvisation à la flamenco. La vedette de cette soirée se poursuivit avec Fi oust médina méliana, Sayeb Salah, Ya Hamma, puis Ouech-Ouech. Là, c'était de la musique typiquement tunisienne avec au côté de l'orchestre des solos du violoniste et du luthiste. Mounir Troudi chanta, dansa, joua du tar et conversa beaucoup avec le public. D'ailleurs, nous avons remarqué que plusieurs spectateurs connaissent les paroles de ces chansons par cœur. Certains d'entre eux savourèrent cette musique en dansant. Dans la dernière partie de cette soirée, Mounir Troudi interpréta Ridhak awlali, un chant typiquement soufi. Il faut rappeler ici que Mounir Troudi est connu par le grand public pour sa participation à El Hadhra.