Dans toutes les délégations du gouvernorat de Kairouan, l'Aïd El Fitr revêt une grande importance par sa dimension religieuse, sociale et civilisationnelle. En outre, c'est une fête qui rapproche les gens, soude les familles et provoque des retours d'affection avec des visites inattendues, des coups de fil et de SMS de parents ou d'amis. Cette fête bien ancrée dans nos traditions est également un événement heureux pour les enfants, les jeunes et les adultes qui s'adonnent à de multiples activités de divertissement après un mois d'une relative léthargie sur le plan des loisirs. Mardi 29 août, premier jour de l'Aïd 1432 de l'Hégire a été un jour heureux pour les Kairouanais et a constitué un vrai remue-ménage tant au niveau des foyers qu'à celui de l'activité économique. Dès les premières heures de la matinée, les fidèles affluent vers les mosquées pour effectuer la prière de l'Aïd. Puis, le rite des visites familiales s'est fait après le recueillement à la mémoire des morts. En effet, la fréquentation des cimetières, la visite des proches et des familles et les réconciliations sont des coutumes qui se transmettent de génération en génération. Evidemment, tout le monde porte ses plus belles chaussures et ses habits neufs, ce qui est une manière de fêter la fin de l'épreuve d'abstinence qu'on vient de vivre tout au long du mois saint. En ce jour où les parents cèdent facilement aux caprices de leurs enfants, notamment en ce qui concerne l'achat des jouets, beaucoup de jeunes choisissent de se divertir dans les publinets, les salles de jeux et les aires de loisirs. En fin d'après-midi, les terrasses des cafés ont été envahies par la gent masculine et cette frénésie ne s'est estompée qu'à la tombée du jour, cédant la place à un silence étrange aux antipodes des veillées ramadanesques si animées.