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Adieu cartes de vœux ; vive le S.M.S. et le M.M.S
Célébrer l'Aïd à l'ère d'Internet et du téléphone mobile
Publié dans Le Temps le 27 - 09 - 2008

Finies les habitudes ringardes. Aujourd'hui, les jeunes « chattent »
Fêter l'Aïd à l'ancienne, en 2008, est pour nombre de jeunes Tunisiens un vœu de ringard. A l'ère du mobile et de l'Internet, il n'est plus permis, vous diront-ils, de vivre cette fête à la manière des ancêtres. Depuis un certain temps déjà, les choses ont beaucoup changé dans leur façon de célébrer la fin du mois Saint.
Une partie des adultes et des nostalgiques du « bon vieux temps » a fini par s'adapter à quelques unes des nouvelles habitudes « branchées ».
Qu'il est loin le temps où l'on souhaitait bonne fête en envoyant des cartes de vœux ou des cartes postales. On en sélectionnait les plus attrayantes et parfois les plus chères et l'on recherchait les formules les plus expressives pour les coucher au dos de la carte postale ou à l'intérieur de la carte de vœux pliante. Cela coûtait jusqu'à cinq dinars la pièce quand celle-ci était accompagnée de sa somptueuse enveloppe. Les destinataires faisaient partie d'un cercle privilégié (et réduit) d'amis et de parents car il était impensable d'envoyer des cartes de vœux à toutes ses connaissances. On en recevait aussi qui étaient plus belles les unes que les autres. On conservait religieusement celles qui nous venaient d'un être cher, et il n'est guère exclu qu'elles vivent plus longtemps que les deux partenaires de l'échange postal. Un ancien marchand de cartes postales (entre-temps il a changé de commerce) nous a raconté l'histoire d'une carte qui a survécu à son grand-père et à son correspondant français et qui est tombée récemment entre ses mains : « Elle était en noir et blanc et illustrait un monument de Paris que je ne connais pas. Mon grand-père y souhaitait la bonne année à son ami dans un français très correct et l'invitait à se rendre en Tunisie dans les plus brefs délais. ».
Aujourd'hui, plus personne ou presque n'envoie de cartes de vœux ni de cartes postales ; même pas les hauts fonctionnaires entre eux comme c'était le cas avant l'avènement du portable et d'Internet. Les administrations souhaitent bonne fête par S.M.S. tout comme leurs agents. Tous les Tunisiens, même les moins cultivés d'entre eux transmettent leurs vœux via la messagerie du portable. Cette boîte magique vous épargne jusqu'à l'effort de rechercher les formules de congratulation et vous en fournit une dizaine sinon beaucoup plus. Vous avez également la possibilité de féliciter votre correspondant en lui adressant des messages illustrés dans la langue de votre choix et avec des formulations toutes faites d'une étonnante diversité. D'autre part et grâce aux multiples forfaits consentis par les principaux opérateurs, vous pouvez vous permettre d'envoyer de très nombreux messages à des sommes modiques ; à certaines périodes les messages sont même gratuits, ce qui vous autorise à doubler le nombre des destinataires de vos vœux.
L'aïd en « chattant »
Chez les jeunes, on explore toujours de nouvelles voies pour correspondre avec les amis et les camarades. L'Aïd se présente à eux comme une nouvelle opportunité pour rompre avec les habitudes de papa et de maman, l'occasion de se distinguer d'eux en célébrant autrement la fête et en se congratulant différemment : la plupart des adolescents et des jeunes de plus de 20 ans communiquent leurs vœux par M.M.S. et par S.M.S., mais les plus branchés le font aujourd'hui sur Internet. Ils « chattent » et s'envoient mutuellement des cartes de vœux électroniques et des chansons. Les textes qu'ils échangent sont parfois bourrés de fautes et de maladresses mais chacun des partenaires fait de son mieux pour paraître sincère dans les sentiments exprimés. Ce sont pour une bonne majorité, des lycéens et des étudiants qui dépensent tout leur argent de poche dans les « publinets » et passent parfois des heures à « chatter » moyennant un dinar les trente minutes. S'ils ont Internet chez eux, il faut compter plus d'une heure quotidiennement à réserver à ce genre d'échanges à la mode. Le jour de l'Aïd, ils n'oublieront pas de contacter leurs amis sur toutes sortes de sites, sinon ils reviendront au portable et à ses multiples options.
D'une mode à l'autre
Au programme de l'Aïd, les jeunes prévoient des sorties également ; mais comme nous l'ont affirmé des élèves d'un lycée de la capitale, ils n'accompagneront pas leurs parents dans les traditionnelles visites à la famille : « Ah non ! Pas question de paraître ridicule devant mes amis et camarades. Qu'ils y aillent seuls ; nous préférons sortir en bandes mixtes pour des promenades en banlieue ou pour des après midi animés dans les salons de thé des quartiers résidentiels. Nous organisons aussi des rencontres chez l'un d'entre nous et faisons la fête pendant l'après-midi et une partie de la soirée. Nous écoutons de la musique et dansons au rythme des airs en vogue. On s'éclate, quoi, loin des contraintes de la famille et de l'école.».
Du côté des écoliers à la page, une bonne partie de l'Aïd se passe dans les clubs vidéo devant les consoles de jeux. L'espace d'une demi-heure ou un peu plus, l'adolescent se mettra dans la peau de son footballeur préféré, défendra les couleurs de son club sportif favori, participera à des aventures fabuleuses qui le mèneront sur des planètes inconnues et l'opposeront à des ennemis des plus farouches. Dans les grands parcs de jeux où leurs parents les accompagnent, ils choisissent toujours les machines qui s'apparentent aux consoles et qui leur procurent les mêmes plaisirs.
Plus personne ne parle d'aller au cinéma le jour de l'Aïd. C'est vieux jeu maintenant de passer une heure ou deux sans bouger dans une salle obscure et d'applaudir aux exploits du héros. Les temps ont changé et les esprits chagrins ont tort de pleurer les traditions d'antan. Chaque génération invente sa manière de vivre les moments heureux de la vie ! Une chose est sûre : à la vitesse où va le progrès technologique, il y a de fortes chances que ce qui aujourd'hui apparaît comme ultra moderne, fasse partie demain des objets et des pratiques passés de mode.


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