ANTANANARIVO (Reuters) — L'Union africaine a appelé hier à une reprise des efforts déployés par la communauté internationale pour relancer le dialogue politique à Madagascar, bloqué depuis le renversement en mars 2009 du Président élu Marc Ravalomanana. Prenant la parole à l'ouverture d'une réunion du groupe de contact international sur Madagascar, le Gabonais Jean Ping, président de la Commission de l'UA, a déclaré: "Les précédents accords de partage du pouvoir sont le fruit du consensus et constituent l'unique fondement politique et juridique pour sortir de l'impasse et mettre un terme à cette crise", a-t-il dit à Addis-Abeba, siège de l'organisation panafricaine. L'insistance mise par l'UA pour une solution de consensus la place en porte-à-faux avec le Président de facto de Madagascar, Andry Rajoelina, qui exhorte les médiateurs étrangers à cesser de s'ingérer dans les affaires malgaches. Rajoelina, un ancien disc-jockey qui s'est fait élire maire de la capitale, s'est assis avant Noël sur une série d'accords de partage du pouvoir conclus avec la bénédiction de la communauté internationale avec les anciens présidents de l'île. Il a nommé unilatéralement un colonel au poste de Premier ministre de la transition. Le gouvernement a promptement réagi aux propos tenus par Jean Ping en rejetant toute nouvelle négociation avec les mouvances des anciens présidents Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana. "Mettre en œuvre aujourd'hui ces accords avec ces gens-là est impensable", a déclaré Augustin Andriamananoro, porte-parole du gouvernement malgache. "Nous avons fait notre choix et c'est de donner la parole au peuple". Andry Rajoelina a prévu d'organiser unilatéralement des élections législatives le 20 mars. Dans son intervention en Ethiopie, Jean Ping n'a fait aucune allusion à ce scrutin.