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Le théâtre de la jeunesse, au cœur du débat Festival international du Théâtre universitaire de Monastir (Fitum) - Colloque "Le théâtre au cœur des changements et mutations vécus par le monde ara
• Le monde arabe doit développer un modèle social de la jeunesse pour gagner une place dans le monde occidental. • Il faut cesser de financer le théâtre professionnel et financer plutôt la formation artistique des jeunes pour leur donner les moyens de la responsabilité. Mardi dernier, au Palais des sciences de Monastir, s'est tenue la deuxième et dernière partie du colloque intitulé " Le théâtre au cœur des changements et mutations vécus par le monde arabe ".Le second chapitre du colloque, présidé par le Pr Mokdad Mosallam(Koweït) a comporté la communication de deux professeurs : Samia Habib d'Egypte et Abdelwahed Ben Yasser du Maroc. La première "Libérer notre théâtre : le théâtre en Egypte après la révolution a porté sur l'évolution du jeune théâtre égyptien après la révolution, plus précisément après le 25 février. En se référant à 4 pièces produites par des jeunes, la communicatrice a exposé les éléments de l'évolution de l'activité théâtrale. Les 4 pièces, produites en mars dernier, ont été créées par des groupes de jeunes réalisateurs et acteurs qui ont présenté au public de courtes pièces qui parlent de la révolution, des martyrs…. La première pièce intitulée Ennafidha (la fenêtre), écrite et mise en scène par Saïd Soulayman, nous raconte l'histoire d'un citoyen fonctionnaire, qui souffre de l'injustice. A un moment de détresse, il regarde par la fenêtre pour prier Dieu. Son regard croise la place Tahrir, scène des manifestations et espace symbolique de la révolution. Il décide ainsi de participer aux manifestations et finit par mourir.Une autre pièce intitulée Hikayet al Maydan (l'histoire de la place Maydan) produite par un groupe de jeunes amateurs présentent cette pièce dans différents espaces ouverts en Egypte en proposant au public, dans chaque scène de différents sujets qui versent toujours dans la principale thématique de la révolution égyptienne. Samia Habib nous a parlé également d'autres pièces, produites par de jeunes Egyptiens. Symboliques, elles décrivent toujours la révolution et critiquent l'ancien système politique : les hommes de pouvoir, la corruption, l'usurpation et l'injustice dans la société , notamment les deux pièces kharabich et Ward el janayin (fleurs des jardins). " Ces productions sont des créations nouvelles et variées. Elles sont de différents genres, dramatique, documentaire, mélodrame. Elles dévoilent le talent de ces jeunes créateurs, et leur touche de jeunesse", a conclu Samia Habib. Quant à la dernière intervention du professeur et critique littéraire marocain Abdelwahed Ben Yasser, elle a porté principalement sur une analyse académique de la notion de rupture dans le théâtre arabe et les mutations en cours. Il s'est référé dans son exposé à l'expérience de l'improvisation en France pendant les années 1927 jusqu'à 1930, émettant une comparaison avec le jeune théâtre d'aujourd'hui dans le monde arabe, et comment il peut créer, produire, refléter ces mutations et changements au niveau de la création . L'expérience tunisienne dans ce domaine depuis 1997, était très réussie. Avec de célèbres pièces tunisiennes telles que Klam ellil (paroles de nuit) de Tawfik Jbeli, ainsi que d'autres grands noms d'hommes de théâtre qui ont toujours contribué à l'évolution de cet art (Fadhel Jaibi, Jalila Bakkar, Moncef Souissi…) et beaucoup d'autres. " Le théâtre tunisien est le théâtre des mutations et des changements par excellence. Il s'est toujours inspiré de ces mutations tout en les évoquant sur le plan social, politique…. ", a-t-il déclaré. Le colloque a été clôturé par un débat, qui a évoqué principalement les problèmes du théâtre et la nécessité d'opter pour l'évolution des formes de cet art, les techniques, les genres… Le monde arabe doit développer un modèle social de la jeunesse pour gagner de la place dans le monde occidental. Il faut cesser de financer le théâtre professionnel mais financer plutôt la formation artistique des jeunes pour leur donner les moyens de la responsabilité.