Au lendemain du 14 janvier 2011, un ministère dédié au Développement régional est né, et a été chargé de bâtir une nouvelle politique pour réduire les écarts entre les régions du Nord et du Sud, entre celles de l'intérieur et le littoral, en somme de promouvoir un développement harmonieux de l'ensemble du territoire. Avec la nomination de M. Abderrazak Zouari à la tête de ce ministère, en mars 2011, les premières actions ont consisté à donner des réponses urgentes, tout en lançant les premières pistes d'un traitement des questions de fond. Tour d'horizon des différentes actions entreprises. Sur l'ensemble des crédits alloués aux trois programmes, plus de 75% ont été débloqués au profit des différents gouvernorats, ceci en quelques semaines seulement. Pour ce qui est des actions urgentes, il s'agit de la mise à la disposition du ministère du Développement régional d'une enveloppe complémentaire de 251,3 MD dédiée au Programme régional de développement (PRD). Le premier apport du ministère fut la mise en place d'une règle de répartition des crédits consacrés à ce programme complémentaire. Certes, la répartition s'est fondée sur une démarche scientifique : chaque région s'est vu calculer un score de développement fondé sur le croisement de quatre critères objectifs. Cependant, il faut bien dire que ces 251,3 MD ont été affectés, pour leur destination, selon l'ancienne nomenclature du développement régional : électrification, raccordement à l'eau potable, électrification des puits, amélioration de l'habitat, etc. De ce point de vue, on mesure le chemin qu'il faudra parcourir pour donner à l'effort de l'Etat, en matière de développement régional, une conception plus moderne et plus élargie, seule capable de répondre aux attentes des populations et aux enjeux de demain. Pour compléter ce tableau de l'action du ministère, le ministre tient aussi à rappeler les efforts importants de son administration au quotidien : les équipes du ministère du Développement régional gèrent trois programmes, à savoir le Programme régional de développement (PRD), le Programme de développement Intégré (PDI) ainsi que le Programme des chantiers régionaux de développement (Pcrd). • Programme régional de développement (PRD) Le PRD est un programme annuel comportant des interventions destinées aux différents gouvernorats, dans les domaines des infrastructures, de l'emploi et de l'amélioration des conditions de vie. Grâce aux 251,3 MD complémentaires, l'enveloppe globale consacrée à ce programme s'élève pour l'année 2011 à plus de 333,3 millions de dinars. • Programme de développement intégré (PDI) Le PDI, limité dans le temps, couvre une période déterminée. Son financement provient de lignes de crédits octroyés par des bailleurs de fonds extérieurs et par des institutions financières internationales ou régionales comme la BAD, le Fades, le Fida. Le montant global du programme s'élève à 500 MD dont l'exécution est répartie en deux tranches. L'intervention du programme concerne 90 délégations prioritaires touchant 2,719 millions d'habitants, réparties sur tout le territoire national. Une première tranche a été mise en œuvre pour un montant de 270 MD concernant 55 délégations. Pour l'année 2011, 39 MD seront débloqués en faveur des projets issus de la première tranche. Les études relatives à la 2e tranche, dont le montant est estimé à 230 MD, ont été réalisées. Les délégations bénéficiaires (35 délégations) sont désormais identifiées et sont toutes issues des régions de l'intérieur. A titre de rappel, le Programme de développement intégré (PDI) cible la délégation comme aire d'intervention et vise l'intégration des actions d'infrastructure et celles des équipements collectifs avec les actions productives et de promotion de l'emploi. • Programme des chantiers régionaux de développement (Pcrd) Le Pcrd est un programme annuel doté en 2011 de crédits de l'ordre de 8,8 MD repartis entre 70% pour les salaires des ouvriers et 30 % pour l'acquisition des matériaux nécessaires pour l'exécution des projets. Les montants alloués aux régions de l'intérieur s'élèvent 6.1MD et représentent 69.7% des crédits contre 2.3 MD pour les régions côtières soit, 30,3%. Au-delà de la gestion des programmes et de la gestion des affaires courantes, le ministère travaille sur une vraie stratégie de développement. Celle-ci, complète et précise, prendra la forme d'un Livre blanc, qui comprendra en quelque sorte la boîte à outils, qui sera prête à être mise en œuvre, dès le lendemain du 23 octobre, si les Constituants en décidaient ainsi.