Encore une fois, il a crevé l'écran. Quand on le voit jouer, on a l'impression qu'il est là depuis une éternité, qu'il fait partie du décor et qu'il a, en tous cas, largement dépassé l'âge d'être sur un terrain. Or, ce n'est pas vrai du tout et un coup d'œil à sa date de naissance nous indique que le joueur vient de fêter ses 26 printemps (né le 16 août 1985) et qu'il a encore de très belles années devant lui. Lui, c'est Wajdi Bouazzi qui n'en finit pas de crever l'écran à chacune de ses sorties. Le petit cheval fou qui retient ses contrôles, faisait n'importe quoi sur son aile droite, fonçait tête baissée et n'avait aucun sens collectif et tactique, c'est fini tout ça. Place à un autre joueur qui n'en finit pas de nous épater et, surtout, qui n'en finit pas de progresser. Fait rarissime dans un football où la chaîne manque souvent de maillons : au niveau de la formation de base, technique, tactique, psychologique et même relationnelle. Qui nous vaut cette métamorphose? Force est de constater que l'actuel staff technique de l'Espérance y est pour beaucoup, tout comme le joueur, du reste, qui a parfaitement assimilé son nouveau rôle tactique. Résultat de la course : Wajdi Bouazzi est aujourd'hui le joueur le plus polyvalent de l'équipe, le plus complet, le plus volontaire, le plus solidaire. Contraintes tactiques En voulant monter son puzzle, l'actuel coach de l'Espérance s'est vite rendu compte des déséquilibres existants. Défense pas au-dessus de tout soupçon, attaquants trop portés vers l'avant, très peu récupérateurs et deux pivots qui ne pouvaient à eux seuls supporter le poids de la récupération, de la relance et du soutien. C'est ainsi qu'il a reconverti Bouazzi à plusieurs tâches. La nécessité est spectaculaire et Wajdi Bouazzi est aujourd'hui l'homme à tout faire. Avant-hier face à Al Ahly, il a frisé la perfection : récupération, reconversion, soutien, débordements, tirs au but adverse. Le tout servi par une condition physique phénoménale. Libération Le coach de l'Esperance a-t-il trouvé la meilleure formule hier face à Al Ahly? Nous sommes tentés de le croire car avec un Darragi en moins et un pivot en plus (Mouelhi en l'occurrence) c'est tout le jeu de l'Espérance qui s'est libéré en même temps que M'sakni et surtout Bouazzi qui a été mis dans les conditions de s'extérioriser sans se soucier outre mesure du rôle défensif, également partagé par Mouelhi, Traoui et Korbi. A propos de ce dernier, la triple présence de Bouazzi, Mouelhi et Traoui lui a permis de ne pas être en retard dans ses interventions et de jouer proprement. Il mérite la sélection Un joueur qui défend, récupère, soutient, déborde et tire au but ça ne court pas nos stades. Wajdi Bouazzi mérite aujourd'hui d'être en sélection, pourrait et devrait servir de carte maîtresse de n'importe quel sélectionneur national. Chapeau bas monsieur Wajdi ! ------------------------------------------------------------------------ En marge du match Al Ahly-EST Le match du Caire a consacré la suprématie de l'Espérance dans le groupe B, ainsi que la maturité d'une équipe qui s'est beaucoup bonifiée chemin faisant. L'EST du début du parcours est presque entièrement différente de celle qu'on a vue avant-hier au Caire. Plus équilibrée, plus mûre tactiquement et même en progression sur le plan individuel, à l'image de Bouazzi, M'sakni, Mouelhi et Ben Chrifia.