Par Selim KHOUIDHI* Il était une fois en Grèce antique, un jeune homme nommé Oreste. Après des années d'exil forcé, suite à l'assassinat de son père par Egisthe, l'amant de sa mère, Oreste revint à Argos animé par un esprit de revanche et une volonté de libération. Persuadé de se faire justice en vengeant son père et de sauver son peuple opprimé sous l'emprise du couple régnant, Egisthe et Clytemnestre, Oreste assassina sa mère ainsi que le meurtrier de son père. A la grande stupeur d'Oreste son peuple rejeta la proposition de liberté offerte et se complut dans sa pénitence. Oreste est alors perçu comme un matricide, un paria pour sa cité. Tombé des nues, le pauvre Oreste quitta Argos la soumise, trouva refuge à Athènes et frappé par la malédiction des dieux, il sombra dans la folie. Il existait naguère en Tunisie libre, un sage nommé Badr. Après des années d'exil forcé suite à des attentats perpétrés par un groupuscule extrémiste et suite à une utilisation abusive de l'acide chlorhydrique, Talaa Badr Alayna à Tunis, animé par un esprit de revanche et une volonté de libération. Persuadé d'utiliser à bon escient son magot et de sauver un peuple dépravé, en perdition sous l'emprise du couple régnant Zine et Leïla, le «sage Badr» a décidé d'utiliser un programme politique utopique comme leurre afin d'obtenir la légitimé des urnes et remettre ainsi le peuple tunisien sur le droit chemin. A la grande stupeur du «sage Badr», le peuple tunisien a rejeté suite aux élections de la Constituante la proposition empoisonnée de liberté et s'est complu dans son ouverture sur le monde. Le «sage Badr» est alors perçu comme un chimérique, un paria pour la Tunisie. Tombé des nues le pauvre Badr a quitté l'infidèle Tunisie, et a trouvé refuge dans un château au bord de la Tamise et frappé par la malédiction des Tunisiens, il a sombré dans la dépression.