L'approche du développement horizontal semble révolue. Désormais, les régions sont appelées à se grouper en pôles de développement économique vertical pour créer une synergie, mais aussi une complémentarité en matière d'action économique. Les 23 et 24 du mois en cours seront consacrés au développement régional dans la région de Sfax. Les journées de développement auront pour thème : «Quel nouvel élan de développement de la région de Sfax dans la Tunisie nouvelle?». Cette rencontre organisée par l'Association de recherches pour le développement économique et social, l'Union régionale de l'Utica à Sfax, la Chambre de commerce et d'industrie de Sfax, et l'Institut supérieur de gestion industrielle de Sfax sera tenue sous l'égide du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi en collaboration avec le ministère du Développement régional, s'inscrivant dans le cadre du mois de l'emploi qui se tient du 12 au 30 septembre. Les journées de développement de Sfax ambitionnent, outre la création de l'emploi, de contribuer à l'élaboration d'une approche globale de développement régional efficace, à même de stimuler le marché de l'emploi. Les organisateurs de cette manifestation ont tenu, lundi soir à Sfax, une rencontre avec les représentants des médias pour présenter cet évènement régional. Un évènement qui sera marqué par une grande participation des différentes composantes de la société civile, mais aussi par la présence d'un grand nombre de ministres. L'objectif est de taille : stimuler la croissance économique pour créer le maximum de postes d'emploi dans un pays qui compte 700 mille chômeurs, dont 200 mille diplômés du supérieur. Cela sans oublier les demandes additionnelles d'emploi parmi les nouveaux diplômés qui augmentent annuellement de 80 mille. Pour contribuer à la réalisation de cet objectif national, la région est désormais appelée à jouer un rôle de premier plan notamment en matière de création d'emplois. Or, cela est largement tributaire d'une contribution efficace à la consolidation du taux de croissance de l'économie nationale. Car, la création d'emploi n'est pas possible en l'absence d'une croissance économique soutenue et durable. A titre indicatif, pour créer 15 000 postes d'emploi, il faut réaliser 1% de taux de croissance supplémentaire. Ainsi, on comprend pourquoi on ne peut pas parler de création d'emplois sans parler de croissance économique, qui est elle-même en étroite relation avec le développement socioéconomique des quatre coins du pays sans exception ni marginalisation. Région de grande importance économique, Sfax mérite un meilleur «traitement» en matière de politique de développement régional et de modernisation de l'infrastructure de base. Pour le développement de toute la région sfaxienne Marginalisée durant plusieurs décennies, cette région possède des potentialités à même de contribuer à résoudre les problèmes économiques de la Tunisie nouvelle. Toutefois, le développement de la ville de Sfax au détriment de toute la région sfaxienne ne mène nulle part. Durant plus d'un demi-siècle on n'a fait que «pomper» le développement de la ville de Sfax tout en oubliant les petites villes toutes proches abandonnées à leur propre sort. Résultat : une ville prospère entourée de petites villes pauvres. Il s'agit-là d'un déséquilibre de développement qui ne fait que freiner le développement de toute la région. Un déséquilibre qui ne sert aucune partie. Ainsi, les Sfaxiens qui déplorent la marginalisation économique et politique du pouvoir central ne doivent pas eux-mêmes exercer cette politique à l'égard des délégations administrativement attachées à Sfax. Une idée qui sera probablement largement débattue en présence de M. Mansour Moalla, ancien ministre et fondateur des journées de développement dès les années 70. Des journées qui voient le jour de nouveau après la révolution du 14 janvier. Elles permettront de débattre, à l'échelle régionale, des problèmes spécifiques à toute la région. Espérons bien qu'elles permettront également d'initier la notion de liberté de gestion des affaires régionales. Car personne ne peut plus nier la synergie fructueuse entre démocratie locale, décentralisation administrative et développement régional.