A peine élus, certains bureaux directeurs d'associations sportives enregistrent déjà leurs premières défections Il y a du rififi par-ci et par-là. Le scrutin de listes n'a pas suffi à garantir une homogénéité parfaite, alors que d'aucuns avancent qu'il constitue la panacée en termes d'unité des rangs, de solidarité, d'entente et de complicité. Pourtant, à l'épreuve des faits, il y a de bonnes raisons d'en douter quand on relève ce qui se produit dans plusieurs clubs. A l'Espoir Sportif de Hammam-Sousse, Nouri Kantaoui, trésorier général et en même temps directeur administratif, a rendu le tablier, démissionnant avant-hier des deux fonctions qu'il assurait (dont une simplement administrative). Motifs invoqués : une différence de points de vue sur le mode de gestion, ajoutée à un refus de signer des chèques pour des deniers inexistants dans les caisses du club. A l'Olympique de Béja, c'est également un trésorier qui vient de tirer sa révérence, Ryadh Ben Achour qui fait ainsi faux-bond au bureau de Ali Bornaz. A El Gaouafel de Gafsa, Wahid Mnaouer a fait long feu au sein du comité de Nabil Baïer. L'histoire est dans ce cas cocasse puisque le bonhomme s'est senti «doublé» dans ses fonctions de secrétaire général depuis la nomination par le président du club d'un S.G. administratif, en l'occurrence Ezzeddine Ben Amor. Les assurances apportées par le patron gafsien que cela n'avait rien à voir avec les prérogatives du SG élu n'ont pas suffi. Au Sporting Moknine, le comité d'Ahmed Gharbi accuse déjà une défection, celle d'Aymen Ben Fatma, sur fond d'incertitudes touchant l'équipe-phare, celle de handball que vient de quitter Dhaker Sboui. On se rappelle que l'Etoile Sportive du Sahel a vu le vice-président Radhi Ben Ali se retirer du bureau conduit par Hafedh Hmaïed. Là également, il y a un désaccord autour du mode de fonctionnement et de l'esprit de collégialité. Comme un peu partout, chacun voit midi devant sa porte. Les fissures n'annoncent rien de bon quant à la nécessaire cohésion des rangs. Les craquelures, les premières quelques semaines après les élections, apportent la preuve intangible qu'il n'y a pas de mode de scrutin-miracle : qu'il s'agisse de candidatures individuelles ou de scrutin de listes, il n'y a guère de risques zéro. A fortiori en cette ère où la moindre des garanties a trait au droit sacré à la différence d'opinion.