Mohamed Ben Smail nous avait réunis il y a presque un quart de siècle pour la première grande aventure du Tunis Open. Evidemment, le public tunisien n'a pas eu droit aux grandes stars de l'époque mais nous étions tout de même heureux et impressionnés par les Sundstroem, Tulasne, Wajda et d'autres encore qui n'étaient pas en haut de l'affiche mais qui jouaient un tennis différent du nôtre. Nous avions eu même droit à Roland Garros et à celui qui, en premier, avait accroché un diamant à son oreille : le Paraguayen Victor Pecci. Ce n'était évidemment plus le Victor pimpant du milieu des années 70 mais, même flanqué de sa femme et d'un bébé en poussette, Pecci faisait pamer les jolies Tunisiennes qui se bousculaient le long des allées du Tennis club de Tunis. Années héroïques sans véritable suite, sans véritables retombées, sportives ou économiques pour ce sport étrangement maintenu dans un ghetto. Par manque de stratégie, par manque d'ambition. Car, quand on voit le désert de notre sport ces dernières années, on ne peut pas s'empêcher de se poser une question : et si tout cela était voulu et programmé ? Et si nos politiques avaient peur et étaient jaloux de champions qui leur feraient de l'ombre ? Pas du tout absurdes ou surréalistes ces interrogations. En tout cas, le doute ou plutôt la certitude sont permis… Fermons cette sombre parenthèse. Noah : l'homme, le sportif et l'artiste Aujourd'hui, nous avons droit à la première manifestation sportive de prestige après le14 janvier. Pas de véritable enjeu sportif dans la mesure où Noah et Bahrami ont leur carrière derrière eux (bien qu'ils soient les rois de l'exhibition) mais un véritable défi et surtout un véritable pari sur cette jeunesse qui a fait de l'hiver 2011 le printemps de la Tunisie. Yes we can. Oui, on peut ramener Yannick Noah , on peut fêter Bahrami et on peut aussi voir sur un court bien de chez nous Malek Jaziri, Ons Jabeur et tant d'autres champions en herbe et n'aurons d'yeux que pour ces légendes de tennis et leurs idoles bien de chez nous. Nous aimerions, pour notre part, que cette exhibition serve à quelque chose et ne soit pas, comme la longue aventure de l'Open du TCT qui nous accueille ce vendredi 30 septembre, une simple exhibition sans lendemain. Ce pays a droit à des champions ; il a besoin de s'identifier à des modèles, des vrais; il a le droit de se construire et de rêver ; il a le droit d'accéder et de voir ses enfants accéder au meilleur. Aujourd'hui, le tennis qui doit se libérer des chaînes qu'on lui impose, demain les autres sports car la Tunisie révolutionnaire n'a plus le droit de voir les autres gagner ! ------------------------------------------------------------------------ Vente des billets La vente des billets s'effectue au TCTunis, au Centre culturel et sportif d'El Menzah 6 et au Tennis Club de Carthage.