PARIS (AP) — Les compagnies aériennes et les tour-opérateurs français ont évalué leurs pertes financières à hauteur de 440 millions d'euros au total, dont 200 millions de "pertes sèches", a annoncé hier le secrétaire d'Etat français au Commerce Hervé Novelli, au cinquième jour des perturbations liées au nuage de cendres craché par le volcan islandais Eyjafjallajokull. Le coût direct est évalué "entre 180 et 200 millions d'euros", a déclaré M. Novelli à l'issue d'une réunion à Bercy avec les principaux représentants de la profession, destinée à dresser un premier bilan. Le secrétaire d'Etat a précisé par la suite sur RTL que ces "coûts directs" englobaient les pertes de résultats à hauteur de 30 millions d'euros pour les tour-opérateurs, 150 millions d'euros pour les compagnies aériennes, et le reste pour les agences de voyages. En outre, les compagnies aériennes évaluent leurs pertes de chiffre d'affaires à 200 millions d'euros, selon les chiffres avancés par la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam). De leur côté, les tour-opérateurs estiment qu'ils ont perdu 60 millions d'euros de creux de trésorerie, a indiqué le secrétariat d'Etat français au Commerce. "Nous allons mobiliser tous les moyens de l'Etat qui ont été mis en place pour soutenir la croissance économique" pendant la crise, a expliqué M. Novelli lors de son point presse, citant l'agence publique d'aide aux entreprises Oseo, la Médiation du crédit et la Médiation de la sous-traitance. "Tous ces moyens vont être mobilisés et spécifiquement dédiés pour une part aux entreprises qui ont été affectées et qui continuent d'être affectées durement", a-t-il souligné. "Des défaillances (de certaines entreprises, Ndlr) sont à craindre mais (...) nous avons les moyens et les agences susceptibles de répondre très ponctuellement à des problèmes de trésorerie", a-t-il assuré. Plusieurs questions ont été mises sur la table lors de la réunion, a ensuite ajouté le secrétaire d'Etat. En ce qui concerne l'indemnisation du chômage partiel, "un accord est en cours de finalisation avec les partenaires sociaux sur la prise en compte du caractère exceptionnel de cette catastrophe". Il permettra d'indemniser les travailleurs qui seraient frappés par le chômage partiel dans les entreprises affectées par cette situation, a-t-il indiqué. A propos d'un "éventuel étalement" des charges sociales, des discussions ont été engagées avec le ministre français du Budget François Baroin, a-t-il précisé. Enfin, pour ce qui est des "aides directes" au transport aérien, celles-ci sont conditionnées aux règles européennes, a affirmé M. Novelli, expliquant que des discussions ont lieu à Bruxelles actuellement" pour savoir si l'encadrement de ces aides pourrait être assoupli à la faveur de cette situation exceptionnelle". Disant attendre des "réponses" de Bruxelles avant toute décision sur le sujet, le secrétaire d'Etat a envisagé "un soutien éventuel européen dans ce domaine". Une nouvelle réunion sera organisée lundi prochain à 15h00 avec les principaux représentants des compagnies aériennes et des tour-opérateurs, a indiqué M. Novelli.