Le 31 octobre 2011, un nouveau-né philippin est venu arrondir le chiffre de sept milliards d'âmes humaines peuplant la planète bleue. Le nouveau-né est sans doute accueilli dans le bonheur des siens, mais pour le reste du globe, les significations sont beaucoup plus profondes et les enjeux dépassent le simple fait de penser à l'avenir d'un bébé, à sa nourriture, à son éducation, à son futur emploi, à sa sécurité, à son bonheur, etc. Le débat est sans doute lancé depuis plusieurs années sur des aspects liés à l'environnement, aux changements climatiques, à la santé, à la prospérité économique mondiale, mais en dépassant cette barre de sept milliards, la communauté internationale marque un moment de réflexion sur l'avenir des humains, maîtres du monde, mais aussi de celui des autres espèces animales et végétales. Il s'avère que l'Homme en est le premier responsable. Le premier enjeu concerne sans la moindre contestation l'environnement avec toutes ses composantes, atmosphère, terre, faune et flore. Dans un récent communiqué, le World Watch Institute explique que «4,5 milliards de personnes se sont ajoutées à la population mondiale au cours des 60 dernières années (...) entraînant une pression croissante sur les écosystèmes et les ressources mondiales. En raison du fait que l'être humain entre en interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres espèces, et qu'il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène, d'eau et d'autres ressources, nous sommes sur le chemin non seulement de changer le climat mondial et d'épuiser les ressources d'énergie essentielles et autres ressources naturelles, mais aussi d'éliminer des milliers de plantes et d'espèces animales au cours des prochaines décennies. Dans une certaine mesure, ces conséquences sont à présent inévitables ; nous devons nous y adapter. Cependant, afin de réduire la probabilité d'une catastrophe, nous devons travailler simultanément afin d'influer sur l'évolution future de la population et d'examiner les impacts environnementaux et sociaux de la croissance de la population». Le problème c'est que si la tendance actuelle se poursuit, ce n'est pas l'avenir de ces espèces qui se verra menacée, c'est également la vie humaine qui se verra affectée par une raréfaction de plus en plus sensibles de ressources naturelles, notamment la nourriture. Robert Engelman, président du Worldwatch, estime que «la population humaine est tellement importante, et s'accroît aussi rapidement que nous devons prendre soin en tant qu'individus, et en tant que nations, du manque de synchronisation face aux capacités environnementales». Le défi de la nourriture D'après les Nations unies, le gaspillage de la nourriture s'élève à plus de 222 millions de tonnes chaque année. Et bien entendu, ce ne sont pas les pays pauvres qui en sont à l'origine, ce sont principalement les pays industrialisés et certaines classes aisées dans les pays émergents et en développement. Cette pression sur la nourriture s'accentue d'une année à l'autre, provoquant une hausse des cours internationaux. Et l'accès à la nourriture devient ainsi de plus en plus difficile pour les pays à faibles revenus. Par solidarité humaine, le World Watch Institute recommande en conséquence de gaspiller moins de nourriture afin d'utiliser moins de ressources et faciliter l'accès aux pays et aux personnes les plus démunis. Et il ne faut surtout pas oublier que plus d'1 milliard de personnes souffrent de la faim à travers le monde. Réduire la consommation (et le gaspillage) de la nourriture dans les pays industrialisés constitue ainsi une solution valable également pour la rendre plus accessible chez les pauvres. Autrement, les conflits risquent de s'intensifier davantage, les crises économiques risquent de se multiplier et l'avenir de l'homme sera sans doute mis en cause. C'est dans cet esprit que le secrétaire général des Nations unies a lancé son appel à une solidarité mondiale plus soutenue, suite à la naissance du 7 milliardième être humain. «Ensemble, nous pouvons faire en sorte que ces sept milliards soient forts, en travaillant solidairement pour un monde meilleur», non seulement pour ce nouveau-né mais pour tous.