L'arrivée de la saison froide approche tambour battant, ici comme de l'autre côté de la Méditerranée, tandis que la situation des jeunes migrants tunisiens, débarqués en France après la révolution, continue à empirer et devient alarmante. En effet, selon un communiqué de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (Ftcr) : « Ceux qui avaient pu obtenir un hébergement par la mairie de Paris ont été évacués le 31 août 2011. Certains d'entre eux ont bénéficié de l'aide complémentaire de la mairie d'un montant de 700 euros et sont rentrés en Tunisie. Les autres, qui n'ont pas reçu cette aide, se sont rajoutés aux autres centaines et sont à la rue dans des conditions encore plus précaires». Et l'arrivée du froid va, sans aucun doute, rendre leur situation plus critique. La Ftcr pointe du doigt les autorités françaises dans les développements inquiétants de cette affaire : « Le gouvernement français continue sa politique injuste et répressive contre les jeunes Tunisiens sans papiers. Il refuse de négocier avec les associations et les représentants des jeunes migrants pour fixer des conditions permettant un retour digne au pays à ceux qui le souhaitent. Les demandes, maintes fois répétées, de formation professionnelle spécifique pour faciliter le retour et l'insertion sont ignorées avec mépris. Etranglée financièrement, la Ftcr continue à apporter un accueil aux jeunes migrants tunisiens et à leur faciliter l'accès à un minimum de droits, qui reste fondamentalement insuffisant: ouverture d'un café social (Passage Migrants au 158, rue Charenton, Paris XIIe ) et accueil juridique et sanitaire au siège. » D'après M. Tarek Ben Hiba, président de la Ftcr: « Pour éviter que la tragédie de Pantin ne se répète, et avant que la rigueur de l'hiver ne se répande, la Ftcr répond à l'appel lancé par un certain nombre de jeunes migrants et demande à tous ses amis et partenaires (associations, syndicats, partis et organisations politiques françaises et tunisiennes), de se mobiliser pour rompre la politique de mépris et de déni du gouvernement français contre les jeunes migrants de la révolution tunisienne. ». C'est dans ce contexte et afin de créer les conditions de cette mobilisation humanitaire que la Ftcr a appelé à un rassemblement le mercredi 9 novembre, à 18h30, à Paris, près de la Préfecture de Paris, et ce, pour aider les migrants qui le veulent à organiser leur retour vers la Tunisie dans la dignité, accélérer l'ouverture immédiate de lieux d'hébergement d'urgence pour les jeunes migrants, obtenir l'accès à l'aide médicale d'urgence pour ceux qui en font la demande et aider à la régularisation des jeunes migrants arrivés en France après la révolution tunisienne.