Dépit face aux déclarations jugées racistes des diplomates italiens qui appellent à rapatrier massivement les migrants tunisiens - Hier devant le siège de l'Ambassade d'Italie en Tunisie une centaine de personnes ont manifesté leur mécontentement quant à la visite de M. Berlusconi dans notre pays. « La visite du premier ministre italien mentionne une volonté explicite d'imposer un rapatriement massif des migrants tunisiens. Une mesure qui s'attaque aux fondements même des droits de l'Homme et constitue un affront aux droits de migrants et renie les acquis de la convention des Nations unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. » remarque Abdeljelil Bedoui, le président du ‘'Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux''( FTDES) dans un communiqué remis à un représentant de l'ambassade. « Cette visite n'étant pas neutre mais précédée d'un ensemble de déclarations de diplomates italiens qui portent atteinte à la souveraineté de notre pays qui est en plein dedans dans un processus démocratique. Elle risque en effet d'annoncer le renforcement d'une approche hyper-sécuritaire du phénomène migratoire… » continue-t-il dans ce document avant même de se déplacer pour donner une conférence à Tunis portant sur le même sujet, organisée par le FTDES et la ‘'Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives'' (FTCR). Lors de cette rencontre médiatique les conférents ont élucidé, la situation humanitaire à Lampedusa plus que désolantes et sur l'évolution des flux migratoires. « Nous voulons dire à M. Berlusconi que nous sommes au courant du mauvais traitement dont sont victimes nos concitoyens sur l'île italienne. Ils sont presque 2000 personnes qui se tassent à Lampedusa parmi les quasiment 20 000 migrants qui ont fait leur passage par l'île depuis la Révolution. Les autorités locales ont aménagé des camps avec seulement 3 petits coins. Les migrants sont également sans nourriture. Avant-hier un Tunisien était sur le point de s'immoler par le feu si n'en a pas été empêché par ses copains. Les cris de détresse de nos concitoyens deviennent de plus en plus accablants et nous devons les sortir de cette situation précaire. » a avancé Ommeya Naoufel Seddik membre de la FTCR qui demande un transfert immédiat des migrants vers des lieux pouvant assurer des conditions d'accueil décentes en se conformant aux lois internationales et européennes en ce sens. Des solutions justes et réalisables Dans la foulée, le Président de la FTCR, M. Tarek Ben Hiba a confié que les voix de la droite européenne qui s'élèvent clamant le rapatriement massif des clandestins et de surveiller la zone côtière tunisienne et qui par ailleurs tiennent des propos racistes à notre égard, rappellent une page noire de l'histoire humaine où des juifs ont été montés dans des wagons par les nazis. Des milliers de personnes ont retrouvées la mort dans ces évènements tragiques survenus après la deuxième guerre mondiale et restées dans la conscience européenne. « Les autorités italiennes veulent rapatrier les Tunisiens vers leurs pays d'origine au bord d'un bateau militaire, alors que les lois internationales qui stipulent le respect des droits des migrants et de leur dignité l'interdisent. » a-t-il dit. Quelles solutions peut-on envisager ? Les solutions on les veut « justes et réalisables pouvant fonder une évolution positive des politiques migratoires entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée. » Cela consiste à traiter la question migratoire dans l'esprit du bon voisinage notamment dans un pays comme la Tunisie, engagé dans un processus démocratique révolutionnaire difficile. « Et puis pourquoi pas un ministère de l'immigration ? » propose Ommeya Naoufel Seddik. L'idée n'est pas si farfelue d'autant plus que selon le conférencier, plus de 10% des Tunisiens vivent à l'étranger.