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Pour une citoyenneté à part entière
Tunisiens émigrés
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 06 - 2011

Les assises de l'immigration tunisienne, organisées ce week-end par la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)*, en collaboration avec une soixantaine d'associations, de comités et de collectifs représentant les émigrés tunisiens dans plusieurs pays, ont réitéré leurs revendications pour une participation citoyenne à part entière.
«Désormais, les gens parlent de leurs attentes et de leurs préoccupations sans passer par des médiateurs ou des intermédiaires comme c'était le cas sous l'ancien régime. Disons qu'il s'agit tout bonnement d'un exercice de démocratie directe. C'est pour cela qu'on a décidé d'organiser ces assises de l'immigration tunisienne», précise M. Tarek Ben Hiba, président de la FTCR et membre de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. «Ce qu'on veut, c'est inverser l'image qu'ont les Tunisiens du pays des Tunisiens de l'étranger : ce Tunisien frimeur, qu'on met sous contrôle, celui qu'on invite à écouter les balivernes du dictateur ou bien celui qui revient chargé de cadeaux, etc. L'émigré est tout simplement un homme et une femme qui souffrent et qui veulent que les choses changent dans le bon sens. De ce fait, nous avons écrit un cahier de doléances à l'image de celui des révolutionnaires de 1789. C'est le fruit de quatre commissions qui ont planché sur quatre grands dossiers : la représentation, les sans-papiers, les jeunes et la culture et la relation de émigrés tunisiens avec les consulats. Ce cahier devrait être présenté ce lundi (hier) à Monsieur le Premier ministre. Enfin, j'attends qu'on redevienne des citoyens à part entière, même si on habite au-delà des mers», ajoute M. Ben Hiba.
«Emigré, vache à lait»
M. Mohsen Dridi, l'un des organisateurs de cet événement, ajoute : «Nous sommes des militants actifs dans différentes associations en Europe. Il ne s'agit pas de la première tentative pour organiser ces assises. Grâce à la révolution, on a pu enfin réaliser ce projet… Jusqu'à présent la philosophie de l'Etat a été toujours de type paternaliste. Les émigrés tunisiens étaient toujours perçus comme une sorte de vache à lait. C'est dans cette optique que l'une de nos revendications est d'être des Tunisiens à part entière. C'est ainsi qu'un appel a été lancé début février pour organiser ce rassemblement. A cette occasion, nous avons mis en place un site internet "assises-immigration-tunisienne.info" et une page facebook pour favoriser l'échange et le dialogue autour des thématiques qui concernent aussi bien la situation en Tunisie que celle de l'émigration et des Tunisiens de l'étranger. On a aussi organisé une rencontre le 7 mai dernier à l'université de Saint-Denis-Paris qui a réuni différentes associations œuvrant sur le territoire français. Il reste à rappeler qu'on n'est pas là pour faire des sit-in. Nous voulons agir dans le cadre d'une démarche citoyenne. Nous voulons que les regards des autorités tunisiennes puissent changer. Et nous avons décidé de mettre en place un conseil de suivi qui négociera avec le gouvernement tunisien et la société civile ainsi que les partis politiques de nos recommandations mentionnées dans notre cahier de doléances. Enfin, nous tenons à remercier la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh) qui a mis ses locaux à notre disposition». Il a aussi lu un communiqué, au nom des associations de l'émigration tunisienne et des Tunisiens de l'étranger réunis dans ces assises, condamnant le comportement des autorités policières tunisiennes à l'encontre de leur invité M. Idrissi Abdennaceur de l'Association des travailleurs maghrébins (Atmf) qui a été arrêté de façon arbitraire, pendant deux heures, à l'aéroport de Tunis-Carthage : «Nous condamnons fermement ces pratiques qui sont en continuité avec celles du régime déchu. Nous appelons les autorités tunisiennes à mettre immédiatement fin à de telles pratiques et à supprimer les fichiers de surveillance visant les militants des droits de l'Homme qu'ils soient tunisiens ou amis de la Tunisie. Nous rappelons notre rejet absolu de ces comportements contraires à la nouvelle Tunisie à laquelle nous aspirions et que nous voulons une réalité et non un slogan».
Les ex-RCD et les «munachidouns» dans le collimateur
Parallèlement, Mme Itidel Baâboura, lors de sa présentation des quatre commissions qui ont meublé ces assises, a mis en exergue le fait que ce «projet va sans aucun doute enrichir la communauté à l'étranger». De son côté, M. Ali Ben Amer, chargé de présenter les résultats de la commission, a mis l'accent sur les points suivants : le droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections générales pour les Tunisiens de l'étranger. Tout citoyen tunisien doit être titulaire à vie de sa nationalité et ne peut en être déchu. La rédaction et l'adoption d'une charte garantissant les droits, la liberté et la citoyenneté pleine et entière des Tunisiens. La mise en place d'une commission anti-corruption aussi bien en France qu'à l'étranger. Redéfinir les circonscriptions électorales dans les pays d'accueil afin que tous les Tunisiens de l'étranger soient véritablement et équitablement représentés. Permettre aux Tunisiens en situation irrégulière dans le pays d'accueil de voter. Etablir la liste des responsables du ex-RCD et des «munachidoun» (ceux qui ont soutenu la candidature de Ben Ali pour les présidentielles de 2014) dans les pays d'accueil et faire en sorte qu'ils ne soient plus éligibles. Rendre obligatoire la déclaration des biens et revenus de chaque élu avant et après son mandat. Mettre en place une commission de supervision des élections dans les pays d'accueil, etc.
D'autre part, selon M. Belgacem Ben Jeddou, président de la commission du dossier «Sans-papiers», le cahier de doléances de ces assises a appelé à l'arrêt immédiat de la collaboration des consulats tunisiens à la reconduite à la frontière des migrants sans-papiers retenus dans les centres de rétention et à une renégociation des accords entre la Tunisie et l'Europe sur la question des migrations. L'Etat tunisien doit dénoncer ces accords de «réadmission» et «jouer son rôle dans la défense et le respect des Tunisiens à l'étranger», etc.
«La révolution se poursuit à l'étranger, surtout du côté des consulats»
Enfin, selon M. Moncef Garrouri, président de la commission «Accueil dans les consulats, les retours et les projets» et président de l'association Union des citoyens des deux rives (Ucdr), la collusion entre les consulats, l'ex-RCD et les amicales a abouti à des services consulaires basés sur le clientélisme et le népotisme. «La révolution se poursuit à l'étranger surtout du côté des consulats où on trouve les mêmes personnes et les mêmes responsables qui ont travaillé durant le règne de l'ancien régime. Par exemple, du côté de Toulouse, 80 de nos concitoyens ont signé une pétition pour destituer le consul dont le bon comportement laisse à désirer. Pour les Tunisiens qui habitent Toulouse rien n'a changé par rapport à l'époque de Ben Ali. Du côté de Nîmes, les mêmes attachés sociaux, tous désignés par le consulat, sont toujours dans leurs postes et tous les trois mois, ils se réunissent pour présenter un rapport d'activité dans un séminaire à Paris. D'autre part, les associations loi 901, qui sont en réalité des associations écrans où se cachent derrière les cellules du parti dissous (le RCD) sont toujours présents sur le terrain. Il faut dire que les collaborateurs avec l'ancien régime sont en train de muer en des révolutionnaires et changer d'image et de slogans. Dernièrement à Paris, on a voulu loger les émigrés tunisiens dans les locaux de la maison du RCD. Mais voilà, que ces Sans-papiers ont été chassés par ces mêmes attachés sociaux avec l'aide du consul et la police française. Rien n'a changé, les consulats n'ont pas rompus avec les vieilles pratiques. Le cahier de doléances appelle à transformer «Botzaris», l'arrière cour française des réseaux Ben Ali et autres locaux ayant appartenu à l'ex-RCD, en de vrais centres culturels, foyer pour étudiants, centres d'animations, centre de réinsertion socioculturelle, etc. Garantir la neutralité de l'administration consulaire. Affermir la relation entre les ambassades, les consulats et le tissu associatif, et améliorer l'accueil et la qualité des services rendus».
FTCR* : C'est une association française non gouvernementale créée en 1974 sous le nom d'Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT) et qui existe officiellement depuis 1984. La FTCR est une structure regroupant des associations diverses qui ont en commun une double référence géographique : une référence au pays de résidence, la France, et une autre au pays d'origine, la Tunisie.


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