L'opération «Marhaba» vient de s'achever, et nos artistes tunisiens reviennent de Paris, pleins d'usage et de raison, ravis, pour la plupart, de leur séjour, des contacts établis, des rencontres orchestrées. Cette opération, initiée par l'Institut français de coopération, avait démarré à Tunis, on s'en souvient, par une sélection de quelque 26 artistes, leur accompagnement depuis leur travail au sein de leurs ateliers, puis l'exposition de leurs œuvres dans des galeries et dans les jardins de l'ambassade de France, exceptionnellement ouverts au public. A Paris, la semaine dernière, se jouait la deuxième partition de cette manifestation originale. Nos 26 artistes étaient invités à Paris, à ce rendez-vous incontournable de l'art contemporain qu'est la Fiac, et dont l'édition, cette année, était, dit-on, particulièrement remarquable. Ces plasticiens exposaient du 12 au 30 octobre au musée du Montparnasse : cent œuvres sur 300 mètres carrés, peintures, sculptures, vidéos, gravures, photos, céramiques. Une fête était offerte en leur honneur, réunissant artistes, galeristes, marchands d'art, critiques, collectionneurs et conseillers artistiques. Des portraits d'artistes étaient exposés et accessibles au public par des tablettes tactiles disséminées à travers l'exposition. Ce musée, installé dans d'anciens ateliers d'artistes créés au début du XXe siècle, a vu passer Modigliani, Max Jacob, Foujita... Transformé en lieu de mémoire, il est ouvert à toutes les cultures du monde. En cette année de la révolution du Jasmin, il offrait ses espaces, ses réseaux et ses compétences aux artistes et plasticiens tunisiens. C'est ainsi que tout au long de ces trois semaines, des performances, des rencontres, des débats, des conférences, des lectures et des projections s'organisaient Du 20 au 24 octobre à la foire Cutlog, espace off de la Fiac, avait lieu également une exposition de nos artistes, accompagnée d'une conférence de Rachida Triki et de Jean Digne. Et le lendemain du vernissage, les artistes étaient invités à signer le catalogue de l'exposition, deux moments qui leur ont permis de rencontrer de nouveau les acteurs de la vie artistique parisienne, et de se confronter aux mécanismes du marché de l'art Par la suite, les artistes tunisiens exposeront successivement dans deux espaces : du 4 novembre au 20 décembre, à la galerie Sponte, dans le Ier arrondissement parisien, sur le thème «Eloge de la fuite, ou l'art de dire, de faire et de penser», puis du 9 décembre au 27 janvier, à la galerie Les Singuliers dans le VIIIe arrondissement Et la bonne nouvelle, c'est que l'Etat français se propose d'acheter une œuvre à chacun de nos artistes.