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Un hymne à la créativité
Printemps culturel à la Maison de France – Sfax
Publié dans Le Temps le 12 - 04 - 2011

Assoiffés d'autonomie et de liberté, mus par le besoin de s'extérioriser, animés de la volonté de s'affranchir de toute forme de censure, les jeunes artistes de Sfax trouvent dans l'espace de la Maison de France, un lieu propice à la créativité mais peut-être aussi, une porte d'accès à une reconnaissance publique aux perspectives prometteuses.
Rénové, relooké, métamorphosé, le Jardin de la Maison de France, tout en se réinventant une esthétique conviviale, se réapproprie du même coup sa vocation authentique et intrinsèque, de coin propice aux rencontres, aux échanges et désormais, à la créativité artistique.
Comme l'enfantement exige calme et concentration, les jeunes artistes ont le loisir d'accomplir leur œuvre dans deux cours annexes, à l'abri des regards. Une fois sa confection achevée, l'œuvre est présentée au public de la maison dans la galerie de plein-air, grandeur nature, qu'est le jardin proprement dit. L'endroit orné de tableaux à la gloire de la révolution tunisienne, a abrité aussi, jusqu'à présent, différents spectacles à thème, dont notamment un défilé organisé par les étudiants de l'Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax.
Pôle d'attraction des jeunes créateurs, l'espace leur offre l'opportunité de s'adonner librement à leur art tout en disposant d'une assistance logistique « sans la moindre idée d'interférence, d'interventions protocolaires ni d'un quelconque formalisme », insiste Maurice Martinez, directeur de l'institution.
L'idée directrice, à travers la mise à disposition de cet espace, est donc de laisser le champ libre aux jeunes, de donner la pleine mesure de leur talent, sans exercer la moindre forme de tutelle, ce qui n'exclut pas, cependant, la réflexion sur les moyens idoines de les accompagner, non pas en les cantonnant dans le rôle de spectateurs passifs des « one man show » ou autres « cavaliers seuls didactiques ou démonstratifs» d'artistes invités de France, mais en favorisant un autre mode de communication interactive, à travers un échange et un partage fructueux d'expériences. «En bref, l'idée est de mettre en avant les artistes et les associations tunisiens ».
C'est dans cette perspective qu'il conviendrait de placer les actions initiées ainsi que les différents volets du programme printanier d'animation culturelle de la Maison de France. En effet, outre la mise à disposition, au profit des associations de Sfax, d'une salle destinée à la mise en œuvre de leurs projets culturels, trois ateliers animés par la jeune artiste Marion Le Bec ont été récemment organisés. Le premier a mis à contribution les enfants de l'UTAIM dans l'élaboration de panneaux signalétiques dédiés à la médina de Sfax. Le deuxième, a permis aux étudiants de l'Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax de décorer joliment des fûts destinés à orner la « Médina Verte » dans le cadre du même projet, tandis que le troisième intitulé : « expressions libres », s'est traduit par la production de toiles à la gloire de la Révolution tunisienne, par des étudiants de diverses institutions locales.
Toujours dans la même perspective, si la fin du mois de mars a été meublée par des séances de projection de films, suivies de débats, au mois d'avril, le programme comprend une semaine portes ouvertes pour les artistes de Sfax : à la fois des expositions et des performances en ce sens que les jeunes artistes disposeront de l'espace convivial de la MDF pour s'y adonner à leurs arts favoris, qu'il s'agisse de peinture, de sculpture ou de cinéma. Tout ce qui sera produit pendant la semaine des performances sera mis en vente au profit des ONG locales.
Ensuite, un rendez-vous bimensuel, soit deux vendredis par mois, une activité dite « scène ouverte » offrira l'opportunité à un jeune artiste sfaxien de se produire devant le public de la Maison de France. Si sa prestation est appréciée par le jury composé de jeunes amateurs et de professionnels, il sera repris sur une base professionnelle dans la mesure où une association locale se chargera de l'organisation d'un concert payant moyennant partage des recettes. Le meilleur artiste de l'année, sélectionné aura droit à une bourse en France sous forme de résidence artistique ou de participation à un festival.


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