L'Aïd El Kébir, cette fête enracinée et bien ancrée dans nos traditions, est toujours célébrée avec beaucoup d'éclat dans le gouvernorat de Kairouan. Dans toutes les délégations, il revêt une grande importance pour sa dimension religieuse, sociale et civilisationnelle. En outre, c'est une fête qui rapproche les gens, soude les familles et provoque des retours d'affection avec des visites inattendues et des SMS de parents ou d'amis lointains. Et beaucoup de familles procèdent à l'acquisition du mouton bien avant le jour de l'Aïd. Le mouton est alors placé dans le garage, s'il y en a, le jardin et parfois même sur le balcon. Dans les quartiers populaires et en milieu rural, on observe des moutons en laisse, des organisateurs de combat et des troupeaux entiers entassés dans des camionnettes. Dans les pâturages, les bergers qui veillent sur des troupeaux de mouton font signe aux véhicules qui passent, puis qui s'arrêtent. Et l'on assiste à de longues scènes de marchandage. Notons que les prix ont beaucoup augmenté à l'approche de cet Aïd post-révolution à cause des spéculateurs et des contrebandiers très intéressés par le marché libyen. A côté de cela, la plupart des familles procèdent à l'étamage des ustensiles en cuivre, au nettoyage des récipients en céramique devant servir à la conservation de la viande boucanée et à l'achat des condiments, des épices, des fruits et des légumes. En effet, toutes les femmes rivalisent d'imagination et recourent aux recettes du terroir pour faire plaisir aux membres de leurs familles, en préparant le couscous au osben, la mloukhia, le borghol, la hergma et le melthouth à la tête de mouton. Variétés de pain La veille de l'Aïd, beaucoup de mères de familles préparent la quantité de farine dont elles auront besoin (tabouna, siniya ou pain au blé dur) à cause de l'absence de cette denrée alimentaire durant les jours de fête.