Mardi dernier, au palais El Abdellia, un public nombreux et jeune s'est rendu à la soirée spéciale courts métrages organisée par l'association «Esmaâni». «Les films programmés ont été offerts gratuitement par la maison de production «Propaganda» et les recettes de la soirée seront versées à l'association, au profit d'enfants malades nécessiteux», a précisé la vice-présidente de l'association, au début de la soirée. Au menu, quatre courts et un long métrages tunisiens, ainsi qu'un film algérien de 13 minutes, à caractère ludique, intitulé «Le quotidien des automates». Pour les autres, il s'agit respectivement de «Condamnations», «L'ambouba», «La poule de Sabaa», «Linge sale» et «VHS Kahloucha». La soirée débuta avec le court métrage (cartoon) algérien, réalisé par Abdelghani Raoui et produit en Tunisie, qui nous raconte le quotidien d'un jeune homme qui se réveille brusquement au lever du soleil pour s'adonner à une série de mouvements surréalistes et d'actes qu'on dirait extraterrestres, comme manger par les yeux. Les gestes ordinaires et habituels deviennent dès lors un tourbillon fou, autant visuel que sonore. Le second film, une fiction de genre social de Walid Mattar et ayant pour titre «Condamnations», a été produit l'année dernière et dure un quart d'heure. Il est une sorte de critique de certains comportements sociaux, où l'on nous présente quatre amis qui passent leur temps dans un café du quartier à regarder la télévision et les matches de foot dans le but de meubler un vide qui dure trop. Le réalisateur en profite pour dévoiler, à travers cette ambiance de café, les attitudes des Tunisiens, leur langage, leurs préoccupations... «La poule de Sabaa» (cartoon) est un autre court métrage de dix minutes, réalisé par Rafik Omrani et produit en 2011, qui relate l'histoire de Sabaa, une petite fille obstinée, qui veut à tout prix voir une poule voler comme un oiseau. Il a été suivi de «L'ambouba» (dessins animés), un court métrage de Nadia Raïs, où le personnage éponyme ne doit pas manquer un rendez-vous important, et par «Linge sale» de Malik Amara, produit en 2010. Il s'agit d'une fiction du genre comique où Radhi, un quinquagénaire marié à une femme, aussi grosse que méchante, qui n'arrête pas de râler. Maltraité, humilié et soumis, il mène une vie résignée jusqu'au jour où sa femme tombe accidentellement du 2e étage de l'immeuble... La dernière partie de la soirée a été consacrée à la projection du long métrage réalisé par Néjib Belkadhi en 2006, «VHS Kahloucha». Entre fiction et documentaire, le film brosse le portrait d'un personnage drôle, inventif et fou de cinéma. Moncef Kahloucha, 45 ans, natif de Sousse, peintre en bâtiment, tourne, en effet, des films de gangsters et d'aventures. La caméra a suivi ce personnage phénomène alors qu'il achevait le tournage de sa dernière création, «Tarzan des Arabes». Un making of, en quelque sorte. Le public a suivi, pendant près de trois heures, une série de films drôles et amusants qui, en apparence, n'avaient aucun fil conducteur qui les lie. Pourtant, tous constituaient, au fond, un miroir reflétant la réalité tunisienne, sous une forme satirique et dans un humour souvent raffiné.