• Atteindre 20% de commerce bilatéral entre les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à l'horizon 2015. • A court terme, le marché du textile-habillement est évalué à 35.436 milliards de dollars. En ces temps de crise, les regroupements bilatéraux, multilatéraux et régionaux sont le mot d'ordre de toutes les politiques économiques. D'ailleurs, plusieurs régions du monde ont tissé des formes d'intégration économique, de la zone de libre-échange en passant par l'union douanière jusqu'à l'adoption d'une monnaie unique. A l'instar de ces regroupements, le monde arabe et islamique est appelé, plus que jamais, en ce printemps arabe, à développer les stratégies et les plans d'exécution nécessaires pour développer les échanges commerciaux entre les pays arabo-musulmans. Forts de ressources naturelles, d'une population jeune et d'une position géographique stratégique, les pays islamiques sont en mesure de réaliser, voire dépasser, l'objectif visant à atteindre 20% de commerce bilatéral entre les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à l'horizon 2015. Un faible bilan, mais des perspectives prometteuses Malgré l'évolution remarquable des échanges entre les pays membres de l'OCI, estimés à 213.38 milliards de dollars, en 2009, le bilan demeure en deçà des attentes d'une région aussi riche qu'étendue. Les pays qui ont contribué le plus à ces réalisations de 2009 sont les Emirats Arabes Unis, la Turquie, l'Arabie Saoudite et l'Indonésie. A court terme, les échanges demeureront peu diversifiés. En effet, les potentialités d'échanges sont largement marquées par le pétrole et les produits pétroliers, avec 674.725 milliards de dollars et le gaz naturel avec 95.693 milliards de dollars. Toutefois, les secteurs du textile-habillement, des cuirs et chaussures et des conserves alimentaires présenteront de belles perspectives. En troisième position, après le pétrole et le gaz, le marché du textile-habillement est évalué à 35.436 milliards de dollars. Décidément, les jeunes, qui représentent la majorité de la population de la région, constitueront une cible privilégiée des créateurs de mode. De même, les opérateurs de cuirs et chaussures trouveront dans ce segment de marché une demande estimée à 1.442 milliards de dollars. A l'heure actuelle, certaines branches d'activité demeurent sous-exploitées et affichent une forte demande. Pour saisir les opportunités sur ce marché et substituer l'importation, les opérateurs économiques sont dans l'obligation de procéder à des investissements massifs pour la mise à niveau des facteurs, des compétences et des procédés de production. A moyen et long terme, le marché des pays membres de l'OCI est estimé à 112.441 milliards de dollars pour le fer et la fonte, 72.848 milliards de dollars pour les équipements industriels et 47.120 milliards de dollars pour les céréales et les produits dérivés. Certes, c'est un marché juteux qui assurera un retour sur les investissements engagés, mais ça reste tributaire de réglementations favorables aux producteurs de la région. Pour le secteur tertiaire, les services financiers et les services liés à l'industrie sont ceux qui offrent un potentiel élevé d'échange. Aujourd'hui, les pays arabes en transition démocratique, dont la Tunisie, ont besoin de l'appui de pays membres de l'OCI pour relancer leurs activités économiques et renouer avec les taux de croissance habituels, après le passage à vide de 2011. Ouvrir les marchés pour les produits de la région, investir dans les zones déshéritées et partager les expertises pourraient corriger les effets des douloureuses secousses qu'ont subies certaines économies arabes.