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Maghreb: Habib Ben Yahia, Secrétaire général de l'UMA, «Le Maghreb est là, la cadence est lente mais...»
Publié dans WMC actualités le 04 - 02 - 2010

Avant d'être nommé secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Ben Yahia a été secrétaire d'Etat puis deux fois ministre dans le gouvernement tunisien occupant les portefeuilles de la Défense et des Affaires étrangères. Jusqu'à la fin des années 80, il a occupé le poste d'ambassadeur de la Tunisie aux Etats-Unis où il a œuvré, grâce aux relations cultivées le long de son séjour américain à la naissance de la Chambre tuniso-américaine de Commerce.
Parlant du Maghreb, M. Ben Yahia ne cache pas son optimisme. «Nous partageons une histoire commune, ce qu'il faut maintenant, c'est de l'élan pour la traduire en une solidarité économique basée sur des intérêts communs», assure-t-il. Dans l'entretien ci-après, nous attaquons avec lui le rôle des chambres de commerce dans le développement des échanges économiques et particulièrement avec les Etats-Unis et l'Europe, mais nous parlons également du Maghreb et des enjeux qu'il représente pour les opérateurs économiques et les populations des cinq pays voisins.
Webmanagercenter : Les chambres mixtes ont-elles un rôle à jouer dans la dynamisation des échanges commerciaux entre le Maghreb et les USA ?
Habib Ben Yahia : Les chambres de commerce mixtes créées entre les Etats-Unis et les pays maghrébins, celle du Maroc, de l'Algérie mais également celle de la Libye (pays où les choses bougent dans le sens d'une plus grande dynamisation des relations avec les USA), ont un grand rôle à jouer dans le développement des échanges commerciaux et des exportations à destination des Etats-Unis. N'oublions pas l'accord de libre-échange signé entre les Etats-Unis et le Maroc qui a beaucoup apporté aux deux pays. Au niveau de l'UMA, nous sommes en train de négocier avec d'autres pays maghrébins un accord global de libre-échange avec les Américains.
Nous avons ouvert, il y a deux ans, le dialogue USA/UMA à New York avec la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l'époque Susan Right et actuellement avec Hillary Clinton que nous avons vue à Charm El Cheikh, l'année dernière. Nous relançons aujourd'hui le dialogue en lui donnant des dimensions économique et commerciale plus prononcées. Nous organisons d'ailleurs au mois de mars une conférence concernant l'aspect financier de notre coopération avec des spécialistes américains à Casablanca au Maroc.
Avec le FMI et la Banque Mondiale, nous avions commencé à travailler sur la promotion d'un marché financier maghrébin et d'une intégration financière de l'UMA. Les banques maghrébines sont très dynamiques, pour ne citer que les marocaines avec Attijari Bank. En premier lieu, nous voudrions développer les partenariats bilatéraux entre les banques elles-mêmes. La Banque maghrébine va voir le jour cette année à Tunis, elle consolidera l'approche d'une intégration financière plus développée entre Maghrébins et œuvrera à promouvoir les échanges entre eux.
Les échanges économiques entre nos pays restent encore très faibles. Je crois que la promotion commerciale inscrite dans le cadre du processus de l'intégration économique est en train d'évoluer positivement. Les ministres maghrébins du Commerce qui s'étaient réunis à Tunis il y a deux ans vont se réunir cette année au Maroc d'abriter la réunion. Le but de ces réunions est de faire le point de la situation et mettre au point un programme pour développer les échanges intermaghrébins d'abord puis avec nos vis-à-vis économiques internationaux y compris les Etats-Unis.
Quel rôle avez-vous joué dans la création d'une chambre mixte tuniso-américaine ?
L'idée pour la création d'une chambre tuniso-américaine de commerce a été lancée à la fin des années 80 du siècle dernier. Nous avions, en tant que Tunisiens, la chance d'avoir un groupe d'amis dans les milieux d'affaires à New York, des banques aussi avec lesquelles nous avons travaillé dans le cadre de l'aide américaine et aussi dans le cadre des crédits commerciaux. Il y avait également les anciens ambassadeurs américains à Tunis et les anciens directeurs de l'AID (Agence internationale de Développement) qui, à l'époque, travaillaient sur nombre de projets en Tunisie, des amis dans le Midwest, à Chicago et du côté de la Californie, sans oublier un défunt consul honoraire très dynamique… Nous voulions tous dynamiser les échanges commerciaux entre nos deux pays. Nous avions pensé que le meilleur moyen était de créer une institution qui s'occupe de les développer. A l'époque, on importait, dans le cadre de l'aide USAID et des crédits commerciaux avec le département américain de l'Agriculture, beaucoup de céréales, de soja, de l'huile, du coton et autres produits. La balance commerciale penchait par conséquent en faveur des States. Pour l'équilibrer et promouvoir les exportations en direction des Etats-Unis, nous avions identifié un certain nombre de secteurs qui étaient développés en Tunisie à l'époque, tel le textile, et nous avons commencé à conclure un certain nombre de marchés avec des firmes américaines qui opèrent dans le textile qui apportaient la matière première. Nous avons réussi à en exporter suffisamment en direction des USA, ce qui a pesé sur la balance commerciale en faveur de la Tunisie.
La chambre tuniso-américaine de commerce avait donc, grâce à toutes ces données sur terrain, pu se structurer et se mettre au travail pour le développement des échanges commerciaux entre la Tunisie et les Etats-Unis. Depuis, de l'eau a coulé et situation économique aidant, les privés ont pris le relais par le biais de la TACC qui, j'espère, sauvegardera ces acquis et travaillera à les consolider encore plus. Les opérateurs économiques privés doivent assurer leur rôle de moteur dans la dynamisation des relations économiques entre leurs pays et les puissances économiques occidentales.
Quel serait l'impact de l'intégration économique maghrébine sur le développement des relations commerciales avec les Etats-Unis tout en sachant que l'économie revêt une importance capitale dans la gestion des relations de ce pays avec les autres pays du monde, y compris pour les décisions politiques ?
Il n'y a pas que l'aspect commercial qui prévaut, c'est la globalité des relations avec cinq pays sur le plan bilatéral et perpendiculaire, et sur le plan horizontal qui importe. Les Etats-Unis cherchent à développer leurs relations commerciales rapidement sur le continent africain. Le Maghreb, avec ses 85 millions et bientôt ses 100 millions d'habitants, représente un marché important avec un pouvoir d'achat qui s'améliore de plus en plus. Et puis il y a l'aspect sécuritaire, la situation du Maghreb est stratégique en tant que zone de transit pour l'Europe et pour les Etats-Unis, l'ensemble maghrébin est important pour ces deux acteurs importants de l'économie mondiale.
Sur un tout autre volet, nous avons un autre partenariat, cette fois-ci d'ordre technologique et scientifique. Nous avons des contacts au niveau universitaire avec les USA, nombre d'étudiants maghrébins y ont suivi leurs études de spécialisation. La communauté maghrébine aux USA est considérable et occupe des postes importants dans des firmes américaines de renommée. J'espère qu'avec le dialogue Etats-Unis/Maghreb que nous avons repris, nous prendrons compte de cet ensemble de données qui manifestent de l'intérêt des deux parties à promouvoir davantage les relations commerciales et économiques entre les deux entités. Il n'y a pas que l'aspect politique qui compte mais il y a également celui touchant à la situation géostratégique du Maghreb importante pour l'Europe et les USA. Les privés américains ont tout intérêt à être présents au Maghreb pour pouvoir rayonner sur le continent africain.
Les Etats-Unis s'intéressent de plus en plus à l'Afrique, qui enregistre des taux de croissance considérables, on a l'impression que le Maghreb est un petit peu marginalisé par rapport à l'importance requise par le continent noir. Cela se justifie-t-il sur le terrain ?
Non. Je pense que c'est une perception tout à fait erronée des intentions américaines. Ce qu'il y a, c'est que les Etats-Unis s'intéressent à l'Afrique subsaharienne pour plusieurs considérations d'ordre économiques, stratégiques et sécuritaires. Mais je pense qu'ils savent que l'Afrique du Nord aussi bien que l'Afrique Centrale pèsent lourdement dans le devenir du continent africain. Ces deux pôles importants peuvent aider au décollage du continent africain ce que je sais au travers de plusieurs rencontres avec les responsables américains, il n'y a pas de négligence ni de «deny neglect» par rapport au Maghreb. Il est évident que d'un point de vue médiatique, l'Afrique du Sud du Sahara paraît comme étant une préoccupation majeure pour les Américains, il y a beaucoup de défis à y relever ainsi qu'une communauté afro-américaine qui y booste un peu les relations, ce qui est en soi très positif.
D'autre part, l'Union Africaine est en train de travailler sur une intégration des cinq régions d'Afrique qui mènera à long terme à l'intégration économique et au développement des relations et des échanges entre les régions. L'UMA est en train d'y travailler avec la CEDAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) qui comprend 15 pays avec lesquels nous partageons des défis communs. Tous les pays africains ont un petit bout de Sahara. Nous sommes donc en face d'enjeux tels la lutte contre la désertification, le réchauffement climatique, la migration clandestine, l'aspect sécuritaire et le développement des relations avec les pays maghrébins qui, eux-mêmes, possèdent des intérêts verticaux avec plusieurs pays de la CEDAO. Nous essayons avec le Tchad et avec d'autres pays de développer des programmes d'assistance technique ; aussi les pays maghrébins sont en train d'aider ces pays à former leurs compétences dans le cadre de la lutte contre la désertification qui ne doit plus être considérée comme une fatalité.
En Tunisie, la région de «Rjim Maatoug» métamorphosée en zone verte est édifiante ; au Maroc aussi on développe du côté de Marrakech des zones vertes dans des régions désertiques ; en Algérie et aussi en Libye c'est pareil. Nos pays ont développé toute une expertise pour transformer les zones arides et semi-arides en zones vertes.
Devant tant d'intérêts partagés, qu'est-ce qui bloque réellement la construction de ce Grand Maghreb tant convoité ? Pourquoi à ce jour, les accords bilatéraux marchent-ils beaucoup mieux que l'accord global pour une unité maghrébine ?
La volonté politique existe, les chefs d'Etat maghrébins ont tous conscience que leurs devenirs communs sont très importants et qu'ils dépendent de cette intégration. C'est une fausse perception des choses que de croire le contraire ; il y a une certaine presse qui continue à projeter des visions négatives du Maghreb. De l'intérieur de l'institution maghrébine, je puis vous assurer que le nombre de rencontres entre les hauts responsables, opérant dans tous les secteurs et à tous les niveaux, pour discuter de l'agriculture, de la désertification, de l'immigration, des criquets pèlerins, de développement de zones fertiles, du pèlerinage ou du commerce, est impressionnant. D'ailleurs, nous lançons cette année à Alger un grand forum organisé par l'Union maghrébine des Agriculteurs en partenariat avec les banques maghrébines, les investisseurs, l'Union maghrébine des Employeurs avec M. Hédi Djilani pour développer ce concept d'investissements horizontaux dans les secteurs agricoles des pays maghrébins. Et là, le leitmotiv c'est nos intérêts communs. Nous ne faisons pas de politique, nous nous rejoignons dans des intérêts qui nous unissent. Après tout, l'Europe est passée par là, c'est grâce aux intérêts communs qu'elle est passée de 12 à 15 et maintenant à 27 pays.
D'autres regroupements régionaux, que ce soit en Asie ou en Amérique latine ou du Nord, ont prouvé la pertinence du choix de l'unité des intérêts. C'est pour cela que les organisations professionnelles maghrébines luttent pour que le Maghreb ne se suffise pas uniquement de l'intégration dans son aspect politique, ils savent que les enjeux économiques sont très importants et qu'ils nous mèneront vers une perception plus réaliste axée sur les intérêts communs. C'est grâce à la participation des institutions économiques, patronales, agricoles et même syndicales que le processus peut prendre forme et que l'édification du Grand Maghreb se réalisera.
Cependant, entre les déclarations d'intention et le concret, l'écart reste assez grand …
Le bilatéral est en train de prendre de la vitesse, mais l'horizontal se fait lentement, pas avec la vitesse qu'on souhaiterait. Il ne faut pas oublier qu'il y a eu des crises qui ont touché l'ensemble maghrébin et jusqu'à aujourd'hui avec la crise financière internationale. Il n'empêche, tout le monde tient à ce Grand Maghreb. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, s'est réuni, à Tripoli, avec les gouverneurs des Banques centrales maghrébines pour en discuter. Nous nous sommes entretenus pendant toute une journée avec l'Union européenne à Bruxelles de la nécessité de l'accélération de l'intégration maghrébine.
Les choses bougent, pas à la vitesse ou la cadence souhaitées mais nous ne sommes pas dans l'inertie, c'est plutôt le commencement sous la houlette des chefs des Etat maghrébins et des ministres des Affaires étrangères.
Nous nous sommes réunis avec les représentants de la diplomatie maghrébine à Tripoli et avec les patronats, périodiquement, pour parler des problèmes du marché maghrébin et des entraves à son développement. Je pense que cette approche est salutaire parce que là nous parlons d'intérêts communs. Nous développons nos relations de partenariat avec les Européens, les Africains et le monde arabe puisque nous sommes partie prenante dans la zone arabe de libre-échange et j'espère que cette année, nous pourrons enfin finaliser l'accord de libre-échange entre pays maghrébins.
Depuis que vous êtes secrétaire général de l'UMA, y a-t-il eu une position maghrébine commune lors de négociations avec des partenaires économiques de taille tels les pays européens ?
Depuis 2006, nous avons repris le dialogue avec l'Europe qui sommeillait depuis l'affaire Lockerbie. En 2007, à New York, nous avons également repris les échanges avec les hauts responsables américains ; le Japon et la Chine ont, pour leur part, exprimé eux-mêmes le désir de développer les échanges avec le Maghreb. Pour nous, il est important de développer le bilatéral en plus de l'horizontal. Le bilatéral est une donnée fondamentale pour développer les relations économiques, la tendance va se développer et s'élargir au multilatéral, il ne faut pas être pessimiste.
Le premier forum de l'Union maghrébine des employeurs, l'année dernière à Alger, a vu la participation de centaines d'hommes d'affaires venus de tous les pays maghrébins, et ils ne parlaient pas politique, ils discutaient projets communs et économie. Ne nous arrêtons pas aux différends politiques, les intérêts économiques en viendront à bout.
C'est peut-être de la paranoïa, la question mérite cependant d'être posée, y a-t-il des pays qui seront gênés par l'édifice maghrébin ? Européens, Américains…
Avant, il y avait le principe de diviser pour mieux régner, aujourd'hui les pays qui adoptaient ce principe réalisent que ces pratiques pouvaient entraîner des risques pas uniquement sur les pays du Nord de l'Afrique mais également sur eux. Les risques sont sécuritaires, économiques et sociaux, ce qui ralenti le développement des pays du Sud. Le dialogue avec l'Union européenne est parti de ce constat et nous allons mettre de l'ordre dans nos rapports. En commençant par parfaire les relations bilatérales qui peuvent être excellentes sinon moyennes et faire en sorte qu'elles soient plus équilibrées. Il y a également une certaine prise de conscience de la part des pays maghrébins que nous percevons sur le terrain. Pouvoirs publics, société civile, agriculteurs, employeurs et institutions professionnelles travaillent à tisser des liens plus profonds et plus solides entre nos pays. Il y a deux ans, dans le cadre des discussions sur l'Euromed, j'ai eu l'occasion de voir le responsable de l'Unité des pays nordiques (5 pays), à part la Norvège, quatre sont tous membres de l'Union européenne, ce qui ne les a pas empêchés de penser ensemble avec la Norvège à conclure des accords spécifiques avec l'Union et à présenter un excellent travail. Ils ont également des problèmes entre eux, ils ne s'y arrêtent pas, il faut apprendre à avancer sur ce qui unit.
Et la dimension culturelle dans la construction du Grand Maghreb, elle est importante, et pourtant, on n'en parle pas ?
Nous travaillons sur cela, d'ailleurs, les ministres de la Culture se sont réunis à maintes reprises pour envisager des actions communes, cette année également, ils vont se retrouver et nous prévoyons des programmes culturels horizontaux.
Sur le plan commercial, les ministres du Commerce maghrébins se sont entendus pour l'organisation d'une foire maghrébine annuelle, les ministres du Tourisme vont se rencontrer en Mauritanie cette année pour discuter de la promotion commune des produits touristiques. Nous partageons une histoire commune, ce qu'il faut maintenant, c'est de l'élan pour la traduire en une solidarité économique basée sur des intérêts communs.


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