Après près de 35 ans et des milliers de clichés, Dilbar Combernous, artiste-plasticienne indoue, a décidé enfin, sous l'impulsion de Hamadi Chérif, directeur de la galerie Chérif Fine Art, de montrer au public amateur de photographies ses œuvres au cours d'une première exposition à la galerie de Sidi Bou Said au début du mois de novembre, puis à la galerie de Houmt Essouk à Djerba. Vendredi 25 novembre était organisé le vernissage de l'exposition placée sur le thème Empreintes et à laquelle était venue un public de connaisseurs qui a beaucoup apprécié ces photographies artistiques originales. Née en 1947, Dilbar Combernous est toujours restée discrète et ne fait pas le moindre effort pour faire découvrir ses œuvres qui sont pourtant originales. L'exposition de Djerba réunit environ 47 photographies de format moyen autour d'une même thématique : les empreintes laissées par la mer lorsqu'elle se retire. La mer de la côte sud-ouest de l'Inde, un endroit sûrement magique sublimé par le regard sensible et tendre de l'artiste. Certains clichés, images d'une vie passée traversée par les traces d'un crabe ou d'une étoile de mer, ressemblent à des constellations éclairées par un soleil naissant laissant transparaître une lueur rougeâtre proche plutôt d'un coucher. D'autres paraissent être des vues de paysages marqués par les reflets à la surface d'une mer tranquille. Dilbar Combernous explique que pour être proche des éléments de la nature, elle se met à genoux et saisit les formes dessinées par le reflux de la mer. Des photos argentiques où les nuances de sépia donnent à ces traces de vie une aura particulière et font oublier qu'il s'agit d'effets réfléchis, d'une suite de mouvements modelés par les vents, les vagues... Des instantanés d'une vie repris et effacés au gré du souffle de la nature. Le regard se laisse attirer par les traces d'un temps qui fut et dont il ne reste en surface que des compositions qui passeraient inaperçues pour un profane mais pas pour un fin observateur qu'est Dilbar. Elle affronte la douceur éblouissante du soleil et glisse subrepticement tout le long des gradations que sa lumière procure. Il y a quelque chose de mystique dans son approche. Et ses photographies sans titre son des brefs poèmes d'une vie soupçonnée entraînant à la rêverie.