Pas de carton plein pour le foot tunisien sur l'échiquier continental, le Club Africain ratant l'occasion d'imiter l'Espérance de Tunis, vainqueur de la LCA. Pour sa première finale de coupe de la CAF, le club de Bab Jedid échoue donc sur le dernier obstacle, en finale, face aux Marocains du Moghreb Fès et ne rejoindra par conséquent pas l'Etoile Sportive du Sahel, l'Espérance Sportive de Tunis et le Club Sportif Sfaxien, vainqueurs de la C2. Les «Jaune et Noir» du Moghreb, pour un coup d'essai, ont réussi un coup de maître, remportant leur première finale continentale. A la place de la supercoupe africaine cent pour cent tunisienne EST-CA, promise en cette année de la révolution de la liberté, on aura droit en février prochain à une nouvelle affiche tuniso-marocaine EST-MAS Fès qui surviendra quelques jours après le derby des sélections en coupe d'Afrique des nations, le 13 janvier à Libreville. S'il laisse un profond goût d'inachevé, l'échec des «Rouge et Blanc» n'en rappelle pas moins certaines vérités qui s'étaient imposées avec force dans la froide nuit fessie : — C'est déjà un petit miracle si le club de Bab Jedid a réussi un si long parcours, ratant la dernière marche. Condamné depuis l'été dernier à «fonctionner» avec seize ou dix-sept joueurs cochés sur la feuille d'arbitrage, sans possibilité de bénéficier d'un quelconque choix, d'autant plus que chaque nouvelle sortie, ou presque, apportait son lot de blessés ou de suspendus, il aura adressé un joli pied de nez à la logique qui veut qu'on est quasiment «mort» avec un tel effectif squelettique et pareil potentiel humain famélique. — La seconde manche de la finale, dans la capitale spirituelle du Maroc, a cristallisé toutes les erreurs de gestion, toutes les carences d'aiguillage et tous les défauts de la supposée cuirassée. Tôt ou tard, l'exode massif (une dizaine de départs, l'été dernier) risquait d'être payé car on ne remplace pas au pied levé des piliers de l'envergure de Wissem Ben Yahia, Khaled Souissi, Karim Awadhi, Khaled Melliti… Le rafistolage, le système «D» et la débrouillardise portés à la hauteur de stratégie de guerre risquaient à tout moment d'éclater au grand jour. Le destin choisit de démasquer cet équilibre précaire et cette harmonie bancale au plus mauvais moment, c'est-à-dire si près du but, alors que le trophée continental et la dotation de 700 mille dollars promis au vainqueur s'offraient à l'appétit du club de Jamel Atrous. —Dans les moments fatidiques, le besoin de patron se fait sentir. Quelqu'un qui secoue ses partenaires de leur apathie, qui donne le ton et sert de relais de son entraîneur sur le terrain. Point de cela au CA où ni Dhaouadi ni Alexis, ni encore moins El Ifa n'assument un tel rôle au moment où le navire tanguait et où le besoin de secouer le cocotier se faisait drôlement sentir. Pourtant, il faut relativiser et se rappeler que le représentant tunisien n'a été battu qu'aux tirs au but, que la loterie aurait pu tout autant lui sourire avec un plus grand spécialiste de cet exercice dans les bois, genre Rami Jeridi, et que toute cette expérience emmagasinée, entre Le Caire, Khartoum, Abidjan, Luanda, Kaduna, Ojelm Ode et Fès, va énormément servir dans l'avenir pour une jeune bande qui a accompli de petits exploits dans sa saison continentale. Avant de chuter malheureusement à une marche du bonheur. Les tirs au but : C. Africain Chaker Reguii rate Bilel Ifa marque Mohamed Ali Yaâcoubi marque Seïfeddine Akremi marque Zouhaïr Dhaouadi marque Alexis Mendomo marque Zied Ziadi rate MAS Chemseddine Chtibi marque Hamza Hajji rate Younès Youssefi marque Rachid Dahmani marque Hamza Bourazzouk marque Youssef Basri marque Anas Zniti marque