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La contre-révolution permanente
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 12 - 2011


Par Mounir KHELIFA
La contre-révolution est un scandale. Car si l'aspiration à la liberté est dans l'ordre des choses, vouloir étouffer cette aspiration nous frappe comme une contre-nature. La contre-révolution est une contre-nature. Et c'est à ce titre qu'elle nous indigne au plus haut point.
Depuis la chute de la dictature, notre indignation n'a eu de cesse d'être attisée. Invariablement, elle a été aguillée vers un seul coupable : l'ancien régime. Ses suppôts se démèneraient pour rétablir le statu quo ante.
Tout ceci est normal : débusquer et défaire la contre-révolution est le «travail» de la révolution. C'est même son œuvre principale. La révolution a ceci de commun avec la guerre qu'elles ont besoin de combat pour prospérer. Elles se partagent d'ailleurs le même lexique martial : «patrie en danger», «citadelle assiégée», «traîtrise à la nation», etc.
Bref, à l'encontre de cette notion classique de la contre-révolution comme machination belliqueuse, je propose une autre beaucoup plus simple qui, me semble-t-il, rend mieux compte de la réalité tunisienne.
Je propose de nommer «contre-révolutionnaire» toute démarche susceptible de travestir les objectifs de la révolution du 14 janvier.
Rappelons ces objectifs, dont on n'entend plus beaucoup parler en ce moment, pour garder la vue tout de même sur l'essentiel. Les revoici : liberté, démocratie, dignité, justice sociale.
On y aura reconnu les droits politiques garantis par la modernité libérale — les lieux communs des temps démocratiques. Et ces droits (chose peu notée) ont été maintes fois promis par l'Etat national depuis l'indépendance mais jamais honorés. Autrement dit, le peuple insurgé voulait un nouvel ordre politique qui réalise les anciennes promesses républicaines. Donc une intensification et une radicalisation de la modernité libérale et non pas sa remise en cause. C'est en ce sens que la révolution tunisienne doit tout aux révolutions française et américaine et rien aux révolutions bolchevique et iranienne.
Ceux qui se méprennent sur cette essentielle distinction de typologie se méprendront aussi sur les objectifs de la révolution. Et leur méprise consistera finalement en la tentation de transformer une révolution politique en révolution culturelle, laquelle, ici et maintenant, ne pourra signifier qu'une chose: la liquidation des formes de vie modernes. Or cette liquidation est un pur travestissement des objectifs de la révolution, lesquels, comme on vient de le voir, ambitionnent un surplus de modernité et non son reniement.
Cette liquidation, selon moi, si liquidation il y a, ne résultera pas d'une attaque massive sur la modernité, mais vraisemblablement d'une longue guerre d'usure et d'attrition. Nous venons d'entrer peut-être, démocratiquement et avec une superbe insouciance, dans l'ère de la contre-révolution permanente.


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