C'est dans une salle archicomble que le comédien Hédi Ben Amor, connu sous le nom de Oueld Baballah, a présenté vendredi dernier une représentation de son dernier one man show Prisonnier 3300, dans une nouvelle version. Jouée à la salle du 4e art à Tunis, cette pièce, qui n'est qu'une satire sociale à travers la description des mésaventures d'un ancien détenu à l'ère de l'ancien régime corrompu. Après l'avoir remaniée pour coller plus à l'actualité, notre comédien monta sur scène pour parodier et imiter plusieurs personnalités— qui appartiennent pour la plupart au monde politique— tunisiennes, mais aussi arabes, du leader Bourguiba à Saddam Hussein en passant par Ghannouchi, Caïed Essebsi et même Marzouki. Le spectacle, qui a duré deux heures à peu près, est une mise en relief de certains fléaux sociaux et une critique acerbe des maux et des affres de la société. Avec beaucoup de sarcasme et d'humour et alliant le ton comique avec la satire, l'acteur a abordé des problématiques actuelles qui décrivent les aspects de la vie quotidienne des Tunisiens, avant et même après la révolution. Ainsi, a-t-il évoqué le problème de la corruption et de l'abus de pouvoir pendant le règne de Ben Ali. Avec une pointe d'humour décapant, le comédien surfe d'un personnage à l'autre, en usant de son talent d'imitateur, invitant le public à réfléchir sur les notions de liberté et de démocratie et sur l'avenir de la nouvelle Tunisie. «Inspiré d'un vécu initialement personnel mais aussi collectif, ce one man show est le miroir reflétant la réalité tunisienne marquée par une touche ironique», nous a indiqué Hédi Ben Amor à la fin du spectacle.