• La capitalisation permet d'amortir en partie le choc démographique puisque la population active épargne pour sa propre retraite. • Les fonds investis par les futurs retraités profiteront au financement de l'économie. Etudes à l'appui, un expert financier a tiré la sonnette d'alarme. «Le constat est alarmant : le rapport retraités/population totale qui était de 0,176 en 1994 augmentera fortement pour atteindre 0,327 en 2030», relève-t-il. A législation inchangée, le déficit des caisses est prévisible pour 2016-2018 dans les scénarios les plus optimistes. Et le déficit évoluera rapidement en une courbe exponentielle. En 2022, le déficit serait de deux années de recettes. Rien n'arrêtera cette tendance. En effet, la baisse du taux d'accroissement naturel et la hausse de l'espérance de vie sont de nature à diminuer les recettes et augmenter les dépenses, d'où aggravation du déficit des caisses. Face à cette nouvelle situation, le système actuel, basé sur la répartition, montre plusieurs difficultés techniques et administratives pour s'ajuster et nécessitent des réformes et des compléments. En effet, les hausses consécutives des cotisations obligatoires conduisent à des niveaux intolérables pour les employeurs et les employés. D'après les projections de l'étude, le taux qui assure l'équilibre est de 28% en 2009 et plus de 38% en 2040. Si l'on choisit de diminuer le niveau moyen des retraites, les conséquences sociales seront aussi graves que pour la hausse des cotisations. Enfin il semble difficile d'augmenter sensiblement le nombre de cotisants en retardant l'âge de départ à la retraite. L'élévation d'une année de l'âge à la retraite conduit à deux effets bénéfiques. D'une part, le nombre de cotisants augmente et, d'autre part, le nombre de retraités se stabilise. Toutefois, cela aggrave le chômage des jeunes forcés d'attendre le départ à la retraite des seniors. «Force est de constater qu'il faudra en partie avoir recours à des solutions de rupture avec le système actuel qui impliquent le transfert d'une partie du pouvoir d'achat d'aujourd'hui à demain», explique l'expert. Complémentarité des deux systèmes L'efficacité du régime de retraite par répartition est largement tributaire du rapport entre le nombre de cotisants et de retraités. Par ailleurs, ce régime paraît moins risqué puisqu'il est peu sensible aux variations des marchés financiers. «Toutefois il est plus sûr d'investir dans le capital d'une entreprise qui a fait ses preuves que de s'aventurer dans un nouveau projet», insiste le financier. Et d'ajouter : «A long terme, malgré les crises et la volatilité des marchés, la Bourse offre la meilleure rentabilité des placements». De même, ces fonds permettent de substituer l'endettement extérieur. En effet, l'épargne investie par les futurs retraités profitera au financement de l'économie. La capitalisation permet, également, d'amortir, en partie, le choc démographique puisque dans ce système la population active épargne pour sa propre retraite. Une grande complémentarité peut être enfin trouvée entre les deux systèmes. Le régime par répartition dispose de plus de stabilité et pourrait assurer le socle du système de retraite. La capitalisation, pour sa part, plus flexible et facultative, pourrait ajuster un transfert des revenus des cotisants vers les futurs besoins de vie du retraité.