• Le regroupement des entreprises pour soutenir la concurrence... • Mettre à la disposition des différents opérateurs tunisiens des coordonnées ciblées des donneurs d'ordre libyens pour pouvoir les contacter et discuter des projets à entreprendre Le marché libyen est de nouveau ouvert aux entreprises et aux travailleurs tunisiens dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Cependant, certains entrepreneurs tunisiens qui ont travaillé dans des marchés libyens ont fait certaines remarques au sujet de leur expérience dans ce pays et ont formulé quelques propositions en vue d'améliorer la participation des entreprises et des bureaux d'études en Libye. C'était à l'occasion de la clôture de la rencontre tuniso-libyenne dans le secteur du BTP (voir La Presse du 29 décembre 2011). «Le regroupement des entreprises tunisiennes et des bureaux d'études dans le cadre de holdings est nécessaire pour faire face à la concurrence de grandes firmes internationales qui sont en mesure de remporter les grands marchés proposés en Libye», estimaient certains intervenants. Les banques sont appelées également à suivre et à accompagner les entrepreneurs pour fournir le financement nécessaire. Pragmatique, une intervenante a proposé la mise à la disposition des différents opérateurs tunisiens des coordonnées ciblées des donneurs d'ordres libyens pour pouvoir les contacter et discuter des projets à entreprendre en vue de conclure, en cas d'entente, des contrats et de commencer les travaux dans les délais. Certains entrepreneurs qui ont de l'expérience dans ce pays voisin défendent pourtant l'idée de se rendre sur place pour sonder la situation, contacter les autorités compétentes et conclure des contrats. Conditions exigées pour le pilotage Il est important, cependant, comme l'a recommandé un participant à cette rencontre, de mettre en place un bureau de relations tuniso-libyen pour accueillir les entrepreneurs et les responsables des bureaux d'études désireux de participer aux marchés proposés. Ce bureau pourrait constituer un interlocuteur et un coordinateur entre les donneurs d'ordres et les entrepreneurs tunisiens. La présence des banques tunisiennes est vivement souhaitée, en vue d'accompagner les entrepreneurs lors de la signature des contrats. Un architecte, qui a fait ses preuves dans ce pays, estime que les entrepreneurs égyptiens, par exemple, sont bien installés en Libye et sont en mesure de répondre à toutes les demandes en cas de besoin. La question de la langue a été soulevée par plus d'un intervenant, estimant nécessaire de nos jours de maîtriser au moins les langues arabe et anglaise pour pouvoir travailler, non seulement sur le marché libyen, mais aussi sur le marché arabe. C'est l'une des conditions exigées pour le pilotage des projets. Les agents d'exécution et les ouvriers peuvent être dispensés de cette condition. La discipline constitue, par contre, une nécessite à respecter par tout l'effectif, sans exception aucune. L'un des intervenant a mis, par ailleurs, en exergue le dévouement, la compétence et le dynamisme des travailleurs tunisien, qui sont reconnus dans tous les pays, y compris le Japon. L'expérience des grandes entreprises qui ont travaillé en Libye peut être utile pour les petites et moyennes entreprises qui veulent exploiter les opportunités offertes par ce marché. D'où l'importance du partage des données et de l'appui aux entrepreneurs. L'entreprise intéressée par ce marché – qui exige des garanties des entrepreneurs – doit, néanmoins, être bien outillé en termes de compétences humaines et avoir des ressources financières suffisantes. Dans le cadre de la participation à l'effort national de lutte contre le chômage, il serait appréciable, également, que l'entreprise en question ait recours à des travailleurs tunisiens de différentes catégories. Il est du devoir des structures d'appui tunisiennes de faire connaître, comme l'a proposé un entrepreneur, les mécanismes juridiques en vigueur en Libye pour l'accès au marché du BTP. En effet, les entrepreneurs tunisiens et les responsables des bureaux d'études souhaitent savoir, avant de commencer leurs démarches, dans quel cadre juridique ils peuvent participer aux marchés, ainsi que la taille exigée pour chaque entreprise les coordonnées des donneurs d'ordres. L'accompagnement des banques et la présence des représentants de l'Etat tunisien en Libye sont plus que nécessaires. Un entrepreneur qui a déjà travaillé dans ce pays estime qu'il a eu toutes les informations dont il avait besoin par le biais de l'ambassade de France et ce, pour participer et exécuter des marchés proposés en Libye. Et de conseiller tous les chefs d'entreprise qui veulent décrocher un contrat d'aller sur place pour quelques jours en vue de sonder le marché et d'effectuer les contacts nécessaires. Le problème de la gestion et de la planification des projets semble faire défaut dans certaines entreprises, constate un expert dans le domaine. Un programme de formation et de coaching avec la participation d'experts internationaux à l'intention de ces entreprises, pourrait améliorer leurs compétences. Ils sont appelés à se concentrer en vue d'élaborer et d'exécuter ce programme, avant de se regrouper avec de grandes entreprises pour constituer une force capable de faire face à la concurrence.