Si l'année 2011 était une année purement politique, 2012 sera une année économique par excellence. Purification et stabilisation de l'environnement des affaires, emploi des chômeurs, reprise des investissements et réduction des écarts font partie des défis majeurs que le nouveau gouvernement aura à résoudre dans un contexte tendu aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et bien que les objectifs de croissance soient fixés sur 4.5%, l'année 2012 sera encore plus difficile que l'année 2011, et ce, de l'avis de plusieurs analystes, entre autres ceux du FMI. En effet, étant fortement liée au marché européen, l'économie tunisienne risque cette année de vivre de mauvais moments à cause de la baisse de consommation dans les principaux pays partenaires. La crise de la dette risque aussi de réduire les départs touristiques vers des destinations relativement lointaines en faveur de destinations plus proches comme l'Espagne ou la Grèce, prioritaires quant à l'aide européenne. Les secteurs de l'offshore et du tourisme risquent donc de ne pas être d'un grand soutien à l'effort de relance escompté. D'une manière plus générale, il ne faut pas s'attendre à grand-chose de l'étranger, quoique la communauté internationale ait exprimé sa volonté d'aider la Tunisie à maintes reprises par l'octroi de nouveaux crédits, option classée au degré de dernier recours par le gouvernement de Hamadi Jebali. La situation risque au contraire de se compliquer si la tension sur le dossier du nucléaire iranien persiste. Les prix du pétrole que nous importons risquent d'enregistrer de nouveaux records à la hausse et d'exercer des pressions supplémentaires sur les finances de l'Etat. Restent maintenant les ressources intérieures. Il est connu que la Tunisie est un pays à faibles ressources naturelles. A l'exception des phosphates, dont le marché est très concurrentiel et où la présence est devenue instable à cause des sit-in et perturbations intérieures, le pays n'a pas vraiment un secteur exportateur solide pouvant générer des ressources abondantes pour la relance. Même l'huile d'olive, l'offre est abondante cette année sur le marché international. D'un autre côté, le marché intérieur ne constitue pas une alternative de relance, compte tenu des problèmes liés au pouvoir d'achat et à la concurrence de l'informel. Restent enfin les ressources humaines, la richesse du pays dont tout le monde en parle. Ces ressources, en grande proportion en état de révolte, réclament revenus décents et dignité en contrepartie de leur travail, revendications qui n'arrangent pas certains employeurs et investisseurs étrangers compte tenu du contexte difficile sur le marché. Où trouvera-t-on donc des solutions ? En Libye, au Qatar, au FMI, en vendant les palais, en faisant des économies, en travaillant tête baissée ? On a vraiment l'embarras du choix !