La croissance mondiale, qui souffre du ralentissement au Japon et aux Etats-Unis, devrait s'accélérer de nouveau au second semestre de l'année, mais elle reste déséquilibrée et une action concertée de la part des principaux pays est nécessaire pour éviter des dangers latents, note le FMI dans ses dernières prévisions. Bien que le FMI ait maintenu sa prévision pour la croissance mondiale plus ou moins inchangée, à 4,3 % pour cette année, puis 4,5 % en 2012, il note que « le léger ralentissement observé au deuxième trimestre de 2011 n'est pas rassurant ». La croissance demeure vigoureuse dans la plupart des pays émergents et des pays en développement, mais le ralentissement provoqué par le tremblement de terre et le tsunami au Japon, l'activité plus faible que prévu aux Etats-Unis et les chocs qui ont affecté l'offre de pétrole ont pesé sur l'expansion mondiale au deuxième trimestre de l'année, note le FMI dans la mise à jour de son rapport sur les Perspectives de l'économie mondiale qu'il a présentée à São Paulo. Le FMI a publié aussi une mise à jour du Rapport sur la situation financière dans le monde, qui porte sur les tendances des marchés de capitaux et le système financier mondial, et du Moniteur des finances publiques, qui suit l'évolution des finances et des dettes publiques.
« Un accident de parcours »
La croissance dans la zone euro, portée par un investissement plus dynamique en Allemagne et en France, a été supérieure aux prévisions, mais les craintes concernant la gravité des problèmes budgétaires dans certains pays européens ont provoqué un regain de volatilité sur les marchés financiers. En ce qui concerne le ralentissement de l'économie américaine, Olivier Blanchard, Conseiller économique du FMI, a déclaré qu'il s'agissait selon lui « d'un accident de parcours et rien de plus inquiétant », bien que la reprise américaine reste faible.
Le FMI a distingué les tendances régionales suivantes (voir tableau) :
· Asie : dans les pays émergents d'Asie, la croissance ne ralentira que lentement après avoir été très élevée l'an dernier. Les perturbations des réseaux régionaux de production liées aux limitations de l'offre du Japon semblent restreintes, même si certains secteurs, en particulier l'automobile et l'électronique, pourraient faire face à des tensions pendant l'été.
· Amérique latine : la croissance sera portée par les exportations de matières premières et la demande intérieure, mais elle ralentira dans quelques pays où la politique économique est durcie de manière plus agressive pour réduire les risques de surchauffe.
· Europe : dans les pays émergents d'Europe, on s'attend maintenant à ce que la croissance soit plus élevée que prévu en 2011, portée en partie par un cycle vigoureux de la demande intérieure en Turquie, avant de fléchir en 2012.
· Afrique sub-saharienne : l'activité devrait continuer de s'affermir; la demande intérieure demeure robuste, et les exportateurs de matières premières devraient profiter des cours élevés de leurs marchandises.
· Moyen-Orient et Afrique du Nord : les perspectives restent assombries par les troubles politiques et sociaux, même si elles se sont améliorées pour quelques pays exportateurs de pétrole et de minéraux.
Risques de surchauffe
Dans plusieurs pays émergents et en développement où la production est déjà égale ou supérieure à son niveau d'avant la crise, il est prioritaire, selon le FMI, de durcir promptement la politique macroéconomique et d'utiliser la flexibilité du taux de change et des outils macroprudentiels, y compris peut-être des restrictions aux mouvements de capitaux, pour limiter les risques de cycles de surchauffe. Pour les pays, particulièrement asiatiques, qui dégagent un excédent courant excessif, le rééquilibrage de la demande — par le biais d'une appréciation du taux de change et de réformes structurelles — reste une priorité absolue pour réaliser une croissance équilibrée et faire progresser l'emploi à moyen terme.