Les enseignants et les étudiants de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba ont dénoncé les agressions subies, mercredi, par plusieurs d'entre eux, lors du mouvement de protestation qu'ils avaient observé devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Réunis, hier, au siège de la faculté pour examiner les derniers développements de la situation au sein de cet établissement, plusieurs enseignants ont, une nouvelle fois appelé l'autorité de tutelle à intervenir, dans les plus brefs délais, pour lever le sit-in observé au sein de la faculté et faire sortir les sit-ineurs de l'enceinte universitaire afin de garantir la reprise des cours. Le doyen de la faculté, Habib Kazdaghli, a déclaré à l'agence TAP que le dialogue est en cours avec le département de tutelle en vue de trouver une solution à cette affaire. Les cours sont suspendus à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba depuis plus d'un mois en raison du sit-in observé par des étudiants suite à l'interdiction à une étudiante portant le «niqab» de passer l'examen. De son côté, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (Ltdh) a fermement dénoncé les agressions et les provocations verbales et physiques commises, mercredi, par les forces de la sécurité et de l'armée nationales à l'encontre des universitaires et des étudiants alors qu'ils étaient au hall du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Dans une déclaration rendue publique, le comité directeur de la Ligue a indiqué que plusieurs universitaires et étudiants ont été victimes d'agressions verbales et physiques commises par les forces de l'ordre. Certains agents du ministère, ajoute la déclaration, ont provoqué les universitaires protestaires, en affichant des banderoles où on lit «L'université était dans la ruine avant le niqab» et «La Manouba (faculté) est prise en otage». La Ltdh, dont une délégation s'est rendue au siège du ministère et inspecté les traces des agressions contre certains professeurs et étudiants, a appelé à poursuivre les auteurs de ces abus, à en déterminer les responsabilités et à rompre définitivement avec ces pratiques. La Ligue appelle, également, le gouvernement à oeuvrer à lever le sit-in de la faculté des Lettres et des Humanités de La Manouba afin que les enseignants et les cadres administratifs puissent accomplir leur mission pédagogique et administrative et pour que les étudiants poursuivent leurs études dans des conditions normales. Sur un autre plan, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) dénonce, hier, «la brutalité» subie par les enseignants, étudiants et journalistes, lors du rassemblement observé, mercredi, devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour protester contre le sit-in mené depuis des semaines à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités, à La Manouba. Le bureau exécutif de l'Ugtt considère, dans une déclaration rendue publique, que ces pratiques portent atteinte au droit de manifester pacifiquement et de protester pour des motifs légitimes. Il a appelé l'autorité de tutelle à accélérer les négociations afin de trouver des solutions rapides et définitives permettant aux étudiants de bénéficier de leur droit aux études. Il a, aussi, appelé à évacuer la faculté des intrus et à entamer un dialogue profond et responsable entre les différentes parties concernées au sein de l'université.