«Renforcement de la contribution des chefs d'entreprise de toutes les régions de Tunisie à la relance de l'économie nationale» est le thème de la conférence organisée, hier à Tunis, par la Chambre régionale des femmes chefs d'entreprise de Tunis relevant de l'Utica. Contrairement à ce qui a été annoncé dans le programme, ni M. Mohamed Jebali, Premier ministre, ni M.Ahmed Néjib Chebbi, président du PDP, ni M. Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances, ni M. Ridha Saïdi, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé du Dossier économique, n'ont répondu présent à cette conférence. M. Khalil Ezzaouia, ministre des Affaires sociales, a insisté dans son intervention sur l'urgence et l'importance de bâtir un nouveau pacte social fondé sur la transparence et la confiance mutuelle, un pacte qui permettrait, notamment, de venir à bout des sit-in et autres grèves. Il a, par ailleurs, souligné que les promesses parfois exagérées faites par certains membres de l'ancien gouvernement ont mis ce gouvernement dans l'embarras et ont attisé l'impatience des citoyens. Il a, notamment, cité le programme «Amal» qui serait l'un des programmes qu'on a, aujourd'hui, du mal à gérer d'autant plus que «tous ses adhérents demandent à être intégrés dans la fonction publique sans passer par aucun concours ». Le conférencier pense, donc, que pour réussir la relance économique, il est essentiel d'établir un dialogue social, de relancer les investissements et de rétablir la sécurité. Il propose à cet effet d'identifier une stratégie globale qui intégrera des décisions à dimension sociale et des orientations économiques et financières. M.Ezzaouia a, enfin, précisé que le rôle qui incombe aux syndicats est essentiel dans la gestion des revendications et des grèves, précisant que ce vis-à-vis doit être fort et jouir d'une crédibilité auprès de ses adhérents. M. Hamma Hammami secrétaire général du Pcot (Parti communiste des travailleurs de Tunisie), a rappelé que toutes les forces nationales, sans exception, ont été affectées durant l'ère de Ben Ali et qu'on est tenu aujourd'hui de traiter objectivement ce lourd héritage pour pouvoir tourner la page et dépasser toutes les entraves d'un système économique, politique et social disloqué. «Aujourd'hui, 40% de la valeur ajoutée revient aux ouvriers et 60% aux chefs d'entreprises , 70% des recettes fiscales proviennent des travailleurs et 30% seulement des capitaux. Par ailleurs, l'analphabétisme continue à affecter fortement certaines régions intérieures, à Jendouba il est de l'ordre de 33,9% et à Kasserine de 32,8%». Tous ces chiffres reflètent, précise encore M.Hammami, une situation alarmante et dictent de repenser la politique économique et sociale adoptée jusque-là. La cherté de la vie est un autre problème majeur qui devrait être pris en charge par le gouvernement, relève-t-il encore, un problème principalement généré par la spéculation exercée par certains intervenants de la chaîne commerciale. Il souligne enfin que si le gouvernement de Béji Caïd Essebsi a laissé des dossiers accumulés et sans solutions, ce gouvernement n'a donné aucun signal pour rassurer autant les hommes d'affaires que les travailleurs. Le secrétaire général du Pcot propose, à ce propos, de penser à des solutions urgentes pour venir à bout des problèmes sociaux et relancer la machine économique, il propose entre autres de se pencher sur le problème de la cherté de la vie qui affecte les budgets des plus démunis, la titularisation des travailleurs qui saurait rassurer une grande partie de la classe travailleuse et une meilleure gestion des ressources qui permettrait, notamment, de réduire les déséquilibres régionaux.