Onu-Veto américain à un projet de résolution pour un cessez-le-feu à Gaza    La Suisse offre 200 bus à la Tunisie pour moderniser le transport public    La compagnie bulgare Electra Airways inaugure deux nouvelles lignes vers Enfidha    Météo : Soleil et mer calme    Grèves en France : des centaines de milliers de manifestants dans la rue    Les Etats-Unis opposent à nouveau leur véto à l'ONU sur Gaza    Accidents du travail et maladies professionnelles : une nouvelle loi en faveur des travailleurs    Soudan: le choléra fait rage affectant plus de 12 mille personnes    Produits artisanaux : lancement prochain d'un label national    Open de Saint-Tropez : Moez Echargui qualifié pour les quarts de finale    La BH BANK renouvelle ses interventions sociales en partenariat avec l'Union Tunisienne de Solidarité Sociale    Industrie tunisienne : exportations +1,9 %, importations +8 %    Education privée en Tunisie : découvrez la liste complète des collèges et lycées autorisés    La Tunisie gagne des places dans le classement de la FIFA    Match truqué ? Le président de l'Avenir Sportif de Kasserine visé par la justice    Journée internationale de l'ozone : la Tunisie réaffirme son engagement aux côtés de l'ONUDI et de l'ANPE    Sécurité alimentaire : l'INSSPA frappe fort à Gafsa, produits périmés saisis près d'une école    Décret 54 : le nouveau bâtonnier promet un combat sans relâche    Pas encore de contrat TV : la FTF mise sur le numérique pour la Ligue 2    Tunisie – Hajj 2026 : L'Etat se mobilise pour un pèlerinage digne et bien organisé    EST- Volume de jeu consistant pour deux buts seulement : Un manque de réussite et d'efficacité !    Le Royaume-Uni prêt à reconnaître la Palestine ce week-end    Ezedine Hadj-Mabrouk: La fin des classes sociales    Dorra Miled : « Le tourisme est la clé de la croissance économique en Tunisie »    Global Innovation Index 2025 : la Tunisie rejoint le groupe des pays surperformants    Vol Paris-Corse : plus de 15 minutes dans les airs... ce qui s'est passé va vous surprendre    L'Espérance de Zarzis détrônée    L'étoile subit un 2e revers à l'Olimpico : Dridi remercié    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Corruption en Ligue 2 : les détails de l'affaire entre l'ASK et la JS    Les raisons de la hausse des prix de la viande de poulet en Tunisie    Météo en Tunisie : légère baisse des températures    Le ministre de la Défense s'entretient avec le prince héritier du Koweït    Le président est dans un oued, le gouvernement dans un autre    Lancement de la distribution des semences et engrais pour la saison agricole 2025-2026    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    Un territoire, une vie et plusieurs gouvernances    "The Voice Of Hind Rajab » film d'ouverture du Festival du film de Doha    Opération coup de poing contre les « Habbata » : des intermédiaires du commerce informel visés par des mandats de dépôt    Mois du cinéma documentaire en Tunisie : une vitrine sur le cinéma indépendant et alternatif    Elyes Ghariani - La solution à deux Etats: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale    Diplomatie tunisienne : revenir aux fondamentaux et savoir avoir la politique de ses moyens    Piraterie interdite : la FTF menace toute diffusion illégale des matchs de Ligue 1    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    Décès de Robert Redford légende du cinéma américain    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Accord parfait
Rencontre Fadhel Jaziri-Ezzeddine Madani autour de L'homme à l'âne
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 01 - 2012

La nouvelle création théâtrale de Fadhel Jaziri L'homme à l'âne, adaptée très librement du texte de Ezzeddine Madani «La révolution de l'homme à l'âne», a assuré l'ouverture des Journées théâtrales de Carthage le 6 janvier dernier et la clôture de ces mêmes JTC à Médenine le 13 janvier. A cette occasion, le club culturel Tahar-Haddad a organisé, mardi dernier, une rencontre entre l'auteur et le metteur en scène qui ont répondu aux nombreuses interrogations du public venu en nombre à ce rendez-vous.
Hatem Bourial, animateur de la rencontre, a procédé tout d'abord à la présentation des deux protagonistes qu'il a qualifiés de sommité dans le domaine du quatrième art tunisien. Il a notamment rappelé que Fadhel Jaziri est une figure de proue du théâtre tunisien qui a commencé sa carrière dans les années 70 en participant à la création de la Troupe du théâtre du sud de Gafsa, puis au Nouveau Théâtre, ensuite au cinéma où il a notamment joué dans La Noce, pièce de théâtre adaptée au cinéma, Arab où il est co-metteur en scène avec Fadhel Jaïbi et interprète et dans les années 90, il passe aux méga-spectacles avec Nuba, Hadhra, Noujoum, Zaza, etc. Avec L'homme à l'âne, il retourne sur la scène pour apporter un nouveau regard sur le texte de Ezzeddine Madani.
Une ouverture à 360°
Cette rencontre au sommet entre le théâtre du patrimoine que représente Ezzeddine Madani et le nouveau théâtre qu'incarne Fadhel Jaziri a permis d'apporter quelques éclaircissements autour de ce spectacle qui a fait couler beaucoup d'encre. Après avoir rappelé sa collaboration avec Fadhel Jaziri, qui remonte aux années 60 avec la pièce Ras El Ghoul sur laquelle ce dernier a été acteur et dramaturge. «Jaziri représente l'avant-garde théâtrale. J'aime l'approche fantaisiste avec laquelle il aborde les pièces. Je l'ai soutenu pour Hadhra, très contestée à l'époque. Le spectacle a opéré une révolution, une ouverture à 360 degrés parce qu'il apporte une réflexion sur le soufisme de Halej à Ibn Arabi», a indiqué entre autres Ezzeddine Madani.
Jaziri est à contre-courant de ce qui existe en adoptant une position critique. A propos de La révolution de l'homme à l'âne, adaptée trois fois sur scène par Ali Ben Ayed, puis par le metteur en scène marocain Chahramen et enfin par Fadhel Jaziri, Madani précise que ce dernier ne s'est pas contenté de retranscrire le texte à la scène, mais il a apporté son propre style. «Je n'aime pas le degré zéro, ni non plus l'expressionnisme allemand, commente l'écrivain. Et d'ajouter que L'homme à l'âne n'est une pièce historique, elle concerne l'ici et le maintenant. Je suis admiratif de la manière dont Jaziri a réuni cent cinquante personnes sur scène». Il estime qu'un metteur en scène n'est pas simplement un metteur en images et qu'un écrivain n'est un écrivaillon et qu'il faut cesser de «rapetisser les artistes». «Je n'ai pas quitté la représentation d'ouverture comme le prétendent certains journalistes», a tenu à préciser Ezzeddine Madani.
Un théâtre de pauvres
Pour sa part, Fadhel Jaziri a fait remarquer que la démarcation existe entre La révolution de l'homme à l'âne et L'homme à l'âne. Il a, en outre, avoué que le travail au théâtre est très pénible et que ceux qui ont participé à la pièce sont venus de leur propre gré. Pourquoi une pièce sur la révolution ? «L'idée principale est l'utilisation du pouvoir pour l'instauration d'une dictature. Toutes les révolutions ont connu le même processus. L'art met en garde contre la dictature», affirme Jaziri. Parlant du processus de création, le metteur en scène a donné un éclairage sur les techniques d'expression utilisées qui sont les exercices sur la voix et le corps. «Nous avons travaillé sur des situations qui nous ont permis de raconter une histoire. Nous nous sommes interrogés sur ce qui crée un dictateur qui devient la référence unique et officielle, qui n'accepte plus la critique, qui devient sourd et pratique le népotisme. Comment raconter cela en créant des situations contradictoires par les répétitions».
Fadhel Jaziri a également fourni des explications concernant notamment le son inaudible lors de la première représentation. Il impute cette contrariété au matériel obsolète et totalement inadapté. Il a précisé d'autre part que la subvention accordée par le ministère de la Culture est de 60 mille dinars et non pas de 250 mille dinars comme cela a été dit et que les comédiens ont travaillé six mois sans être payés et que leur rémunération est de 150 dinars par mois, «ce qui est moins qu'un salaire d'un ouvrier en bâtiment», s'est-il désolé. «Nous faisons du théâtre dans la nudité et la pauvreté et cela depuis plus de 40 ans», a-t-il conclu.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.