• L'agresseur de Zied Krichène arrêté en 24 heures Les citoyens qui souffrent de l'augmentation vertigineuse des prix des produits alimentaires, des fruits et des légumes et qui se posent la question de savoir qui est derrière ce phénomène peuvent attendre toujours la réponse. Du côté du ministère de l'Industrie et du Commerce, l'on avoue carrément et sans détour, par la bouche de M. Lassâad Laâbidi, chargé de mission au sein du ministère responsable du commerce, que l'on ne possède pas une réponse convaincante. Plus encore, on avoue, franchement, ne pas comprendre les raisons de la hausse des prix du poulet, de la dinde et des œufs, en particulier, «alors que l'offre est abondante sur les marchés de gros à travers la République et que les coûts de production sont les mêmes par rapport à l'année écoulée». Le représentant du ministère de l'Industrie et du Commerce a fourni, hier, lors de la rencontre de presse périodique organisée par la cellule de communication relevant du Premier ministère (qui a repris ses rendez-vous avec les journalistes après une rupture de près de 3 mois, soit depuis les élections du 23 octobre 2011), des chiffres plaidant pour un approvisionnement régulier du marché et pour la présence en quantités suffisantes des produits alimentaires de base, et ce, en dépit des grandes quantités que les contrebandiers sont en train d'acheminer illégalement vers la Libye. Ainsi, le mois de janvier a-t-il vu la programmation de l'écoulement de 9.126 tonnes de poulet et de dinde et de 130 millions d'œufs. «Seulement, les prix continuent toujours de planer puisque l'œuf est écoulé chez les grossiste à 160 millimes et à 170 millimes chez les détaillants, alors que son coût de production ne dépasse pas 113 millimes. Pour ce qui est du poulet, on est à 4D900 et à 5D050 le kilo bien que l'offre dépasse largement la demande», souligne Lassâad Laâbidi. Il essaye de trouver une réponse à cette question intrigante en penchant vers ce qu'il appelle «l'exportation anarchique de nos poulets et de nos dindes ainsi que des pâtes, du couscous, du sucre et de huile végétale, produits compensés, à raison de 1200 millions de dinars pour 2012, vers la Libye». Lassaâd Laâbidi martèle, encore, que le «gouvernement est déterminé à mettre un terme à la contrebande et que les contrôleurs des prix (au nombre de 700 actuellement qu'il juge insuffisant) enregistreront leur grand retour, sur le marché, en 2012 après une absence qui a trop duré depuis début 2011». D'autres chiffres révélés par le représentant du ministère de l'Industrie et du Commerce montrent que le taux d'inflation a atteint 3,5% en 2011 contre 4,4% en 2010, que les exportations ont grimpé de 6,7%, alors que les importations ont enregistré une hausse de 5,7%. Quant au déficit commercial, il s'est encore aggravé d'une somme équivalante à 312 millions de dinars tandis que le taux de couverture s'est élevé à 74,5% contre 73,9% en 2010. 16.000 actions de contestation en 2011 Retour également de Hichem Meddeb, porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui est venu jeter la lumière sur la situation sécuritaire générale dans le pays et annoncer que «l'agresseur du journaliste Zied Krichène, lundi dernier, a été arrêté en 24 heures. Il s'agit d'un chômeur, de la cité Ettadhamen, appartenant au groupe dit des salafistes et il sera mis à la disposition de la justice qui décidera de son sort conformément à la loi en vigueur». Revenant sur les actions de contestation, il a précisé que leur nombre a dépassé 16.000 en 2011 entre sit-in, blocages de routes et empêchement de la liberté du travail et des études. «Les forces de sécurité sont déterminées à mettre un terme définitif aux mouvements de protestation illégaux en usant de tous les moyens de persuasion, à travers le dialogue et la participation des forces de la société civile. L'utilisation de la force constituera le dernier recours après épuisement de toutes les formes de dialogue et de négociation», souligne-t-il encore. A propos des événements qui ont secoué la faculté des Lettres de La Manouba, il a précisé que «les forces de l'ordre sont intervenues à cinq reprises pour évacuer les salafistes et les intrus qui les soutenaient. Seulement, ces derniers s'installent, de nouveau, dans la faculté, une fois les forces de l'ordre retirées». Il considère que le traitement de cette question «ne doit pas être d'ordre sécuritaire uniquement. Il faut impliquer les composantes de la société civile et lui donner l'opportunité de s'adresser aux sit-inneurs et de les convaincre d'arrêter définitivement leur action et de respecter les règlements en vigueur». Quant aux agressions commises à l'encontre des journalistes et militants de la société civile à l'occasion du procès de Nessma TV, il a précisé que les forces de l'ordre ont réussi «à éviter une confrontation générale entre les différents protagonistes, salafistes, d'une part, et partisans de Nabil Karoui, d'autre part. D'ailleurs, ceux qui sont apparus à la télé et sur Internet en train de protéger Krichène et Redissi sont des cadres des forces de l'ordre qui ont réussi à contenir les assaillants et à limiter les dégâts». Hichem Meddeb conclut en soulignant «qu'il est temps que tous comprennent que la sécurité est bien présente et qu'aucun crime ne restera impuni. Les instructions du ministère sont claires et nettes : l'application de la loi, le respect du citoyen et la consécration de l'Etat des droits de l'Homme, grâce aux interventions d'une police républicaine impartiale et à l'écart de la politique».