«La Tunisie fait face, aujourd'hui, à trois priorités : l'emploi, l'emploi et l'emploi», a affirmé le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, lors d'une conférence de presse organisée, hier à Addis-Abeba, en marge du 18e sommet de l'UA. «Nous venons de célébrer le premier anniversaire de la révolution tunisienne et nous réussirons, très prochainement, à réaliser la stabilité», a dit M. Marzouki, évoquant les défis auxquels la Tunisie fait face et «qui sont le résultat d'un lourd héritage légué par un régime corrompu», a-t-il expliqué. «La révolution tunisienne constitue un moment historique du XXIe siècle. C'est une révolution profonde aux plans économique, social et politique qui a eu de profondes répercussions dans le monde entier et à laquelle il faut donner le temps de réussir», a estimé le président de la République. Evoquant le paysage politique tunisien, M. Marzouki a affirmé que la Troïka est une coalition solide. «Nous avons une feuille de route et la Troïka va réussir», a-t-il soutenu, précisant que la Tunisie offrira un modèle pour la région arabe et que «la recette tunisienne» consiste en la viabilité «d'une coalition entre laïcs modérés et islamilstes modérés». En réponse à des questions portant sur la question sahraouie et les relations avec l'Arabie Saoudite, M. Marzouki a affirmé la nécessité de mettre fin «au douloureux problème sahraoui». «Il existe, aujourd'hui, une nouvelle atmosphère au Maghreb qui permettra de contourner ce problème et d'avancer vers la résolution des difficultés qui entravent l'avancée du Maghreb», a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l'Arabie Saoudite, le président Marzouki a mis l'accent sur le caractère privilégié des relations bilatérales, faisant, toutefois, part de son étonnement de voir ce pays accepter d'accueillir une personne qui a volé les biens d'un peuple et qui a donné l'ordre de tuer, en allusion au président déchu qui se trouve depuis sa fuite du pays, le 14 janvier 2011, en Arabie Saoudite. Le président Marzouki a, à cet égard, exprimé le souhait de voir l'Arabie Saoudite «extrader cette personne ou faire en sorte qu'elle quitte le royaume vers un autre pays».