• Le président de la République prochainement en Algérie et au Maroc pour «dynamiser le projet de l'Union du Maghreb arabe» M. Moncef Marzouki, président de la République, a déclaré, lundi à Tripoli, que ses prochaines visites seront pour l'Algérie, le Maroc afin de dynamiser le projet de l'Union du Maghreb Arabe, qui, a-t-il dit «constitue une occasion historique pour promouvoir les peuples de la région». M. Marzouki a indiqué que sa visite en Libye s'inscrit dans le cadre de la mise en place du premier jalon d'une nouvelle forme de relations fondées sur un échange positif dans les différents domaines, particulièrement économique, politique, social et sécuritaire. Il a ajouté que cette visite sera suivie par une autre visite du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, dans les prochains jours, afin de consolider davantage les relations bilatérales et dynamiser les accords conclus précédemment et qui fluctuaient selon «les humeurs des anciens gouvernants des deux pays». M. Marzouki a appelé les deux peuples à faire preuve de patience et de sagesse, précisant que personne «ne peut nous faire assumer cinquante années de corruption». Il a, d'autre part, appelé le régime syrien à «retenir les leçons de la révolution libyenne», ajoutant dans ce contexte que «la Tunisie soutient les efforts du peuple syrien pour mettre fin à la dictature». Le chef de l'Etat a exposé la situation politique en Tunisie, précisant que la coalition actuellement au pouvoir (le mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République et le Forum démocratique pour le travail et les libertés) reflète le paysage politique en Tunisie après la révolution qui a rompu avec le régime du parti unique. Au sujet de l'affaire de Baghdadi Mahmoudi, il a affirmé qu'autant «les Tunisiens souhaitent l'extradition de Ben Ali de l'Arabie Saoudite autant les Libyens ont le droit d'exiger que leur soit livré Mahmoudi, mais sur la base d'un procès juste et légal». Il a annoncé qu'une amnistie générale sera proclamée le 14 janvier en Tunisie et qui inclura les Libyens emprisonnés en Tunisie pour de légères infractions. L'urgence d'un modèle civil De son côté, le président du Conseil national libyen de transition, Mustapha Abdeljelil, a souligné que les derniers incidents survenus sur la frontière entre les deux pays sont des agissements individuels d'éléments armés libyens et ne reflètent pas la volonté des deux pays de promouvoir leurs relations et de bénéficier des expériences communes. Evoquant le processus de transition libyen, M. Abdejalil a indiqué qu'un document constitutionnel provisoire a été élaboré sur la base duquel une commission a été chargée d'élaborer une loi électorale avant le 23 janvier et qu'une Assemblée nationale sera élue au milieu de l'année en cours. Par ailleurs, le président Marzouki a rencontré les chefs de missions diplomatiques arabes accrédités en Libye qui lui ont présenté leurs félicitations à l'occasion de son élection à la présidence de la République. Auparavant, M. Moncef Marzouki a donné une conférence devant des représentants des organisations de la société libyenne. Il a évoqué à cette occasion le rôle important de la société civile dans l'instauration d'un régime démocratique qui respecte les libertés et protège les droits de l'Homme. Il a relevé l'importance de l'étape que traverse actuellement la Libye dans l'objectif d'instituer un modèle civil après avoir souffert d'un régime despotique qui a monopolisé les richesses et le pouvoir dans son intérêt. Objectif : réussir l'intégration tuniso-libyenne D'autre part, le président de la République s'est rendu, au cours la 2e journée de sa visite en Libye, en compagnie du président du Conseil transitoire libyen (CNL), Mustapha Abdeljalil, au complexe sidérurgique de Misrata. S'exprimant au cours d'un meeting avec les employés du complexe, M. Marzouki a mis l'accent sur la nécessité de promouvoir les potentialités de coopération entre les deux pays vers l'intégration totale et entière et la complémentarité, indiquant que le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, effectuera prochainement une visite en compagnie de plusieurs membres du nouveau gouvernement afin de conclure des accords de coopération et de relancer les précédentes conventions dont le nombre s'élève à 70. Il a souligné la nécessité de faire preuve de patience, précisant que l'avenir sera meilleur que le présent pour les deux pays. Le complexe de sidérurgie de Misrata est une entreprise économique stratégique en Libye et emploie un grand nombre de travailleurs, notamment pour la reconstruction suite aux dégâts occasionnés par les bombardements des brigades de Kadhafi. Les besoins de ce complexe consistent, notamment, en le réaménagement de son infrastructure et la création d'une station de production de l'oxygène et d'un réseau de canalisations. Le président de la République a également visité l'exposition du martyr Ali Hassen Jaber dans la ville de Misrata où il a pris connaissance de l'ampleur des dégâts causés à la ville suite aux violents affrontements qui ont eu lieu entre les insurgés et les brigades de Kadhafi.